"C'est ça la réalité, si vous ne voulez pas l'entendre, sortez d'ici" : le coup de gueule d'Olivier Véran à l'Assemblée

Le ministre de la Santé Olivier Véran a perdu son calme devant les députés, mardi soir. Il s'est emporté lors d'un débat sur la prolongation de l'état d'urgence sanitaire, s'attirant les foudres de l'opposition.

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Des oppositions très remontées et un ministre qui perd son calme. L'examen du projet de loi sur la prolongation de l'état d'urgence sanitaire a été pour le moins mouvementé, mardi 3 novembre. Le ministre de la Santé et ancien député de l'Isère Olivier Véran a pris la parole devant l'Assemblée nationale. Il y a raconté sa visite à l'hôpital de Corbeil-Essones. "Je suis rentré dans deux chambres dans ce service de réanimation", a expliqué le ministre.

"Dans la première chambre, il y avait un jeune homme de 28 ans dans le coma. Dans la deuxième chambre, il y avait un homme en surpoids âgé de 35 ans", a-t-il poursuivi, interrompu par les contestations des députés de l'opposition. "C'est ça la réalité mesdames et messieurs les députés, si vous ne voulez pas l'entendre, sortez d'ici ! Elle est là la réalité des hôpitaux (...) Vous êtes en train de débattre de sujets alors que nos soignants se battent pour sauver des vies", a ajouté Olivier Véran en haussant le ton, sous les huées de l'opposition.
 


 

Vives contestations


Les débats portent sur la prorogation de l'état d'urgence face à l'épidémie de Covid-19 que le gouvernement veut étendre jusqu'au 16 février. Ce régime d'exception permet de limiter drastiquement les déplacements ou de confiner la population. Les oppositions sont parvenues à faire voter une prolongation jusqu'au 14 décembre seulement.

En rentrant de sa visite de l'hôpital, Olivier Véran explique avoir assisté au débat parlementaire. "J'ai vu des députés, debout, applaudir, a-t-il relaté devant l'hémicycle. J'ai demandé à mon cabinet 'Pourquoi applaudissent-ils ? Nous avons vaincu l'épidémie ? Pourquoi applaudissent-ils ? Pour rendre hommage aux soignants ?' On m'a expliqué que non, les députés de l'opposition étaient debout pour applaudir le fait qu'ils avaient voté la fin de l'état d'urgence sanitaire à la mi-décembre et la fin du confinement à la fin novembre quoi qu'il arrive."

"Le décalage était tellement total que j'ai décidé de venir dans cet hémicycle ce soir", a justifié le ministre. Les échanges doivent reprendre mercredi après-midi sur la centaine d'amendements restants. Signe que ces trois mois supplémentaires d'état d'urgence passent difficilement : le Sénat, dominé par l'opposition de droite, avait lui limité vendredi dernier la prolongation au 31 janvier.

 
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