Chien abattu par la police de l'Isle-d'Abeau (Isère) : la mairie porte plainte après les menaces et les insultes reçues

Sous le feu des critiques depuis qu'une vidéo a montré des policiers municipaux tirant sur un chien dangereux et perdu à l'Isle-d'Abeau, en Isère, la ville a décidé de porter plainte contre X après les messages de haine qu'ont reçus ses agents. Le maire prend la défense de ces derniers.

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Menacés de mort, insultés, pris à parti personnellement, les policiers municipaux de l'Isle-d'Abeau sont la cible d'un déferlement de haine, de colère et d'indignation depuis qu'une vidéo publiée les réseaux sociaux les montre en train d'ouvrir le feu sur un chien dangereux qui s'était perdu hier soir. 

"Ils sont traités comme s'ils avaient tué père et mère", s'insurge le maire de la ville, Alain Jurado. "Aujourd'hui, l'ensemble des policiers municipaux est en souffrance". 

Sur les images publiées sur Internet et relayées par notre site, une dizaine de policiers municipaux, épaulés par une équipe de la gendarmerie, tentent de maîtriser un chien visiblement perdu, qui divague sous les yeux des passants et des véhicules arrêtés depuis une trentaine de minutes. Lorsque le chien, nommé Arkane, s'approche de l'un des agents, celui-ci ouvre le feu et blesse l'animal. Quelques secondes plus tard, un second policier tire trois fois sur le chien, qui devra être euthanasié par un vétérinaire sur place. 
  
Selon les témoins sur place, il paraissait "inoffensif" : l'un d'entre eux a confié à la rédaction que "des poussettes et des chiens de race différente étaient passés à hauteur de l'animal sans que ce dernier ne réagisse". La version des agents municipaux et celle de la mairie est bien différente. Selon les forces de l'ordre, le chien se serait montré agressif. "La vidéo ne dévoile qu'une partie de l'histoire, selon l'édile. L'animal montrait les dents et grognait. Le policier a cru que sa vie était en danger". 

La légitime défense, les deux agents mis en cause par les internautes l'ont plaidée devant les gendarmes lors de leur audition cet après-midi. "Supposez que vous vous trouviez à 50 centimètres d'un animal qui gronde et qui est près à vous sauter à la gorge, appuie Alain Jurado. C'est ce qu'il s'est passé pour ces policiers."

"Ils étaient au pied du mur, cela peut arriver"

Indigné par les innombrables messages qui appellent à sanctionner les policiers municipaux, le maire de la commune rappelle que dans les faits, aucun manquement à la procédure n'est à déplorer. Les deux agents sont maintenus à leur poste.  

Les policiers municipaux étaient-ils suffisamment préparés pour intervenir ? Sur le papier, oui. L'immobilisation d'un animal dangereux fait partie des formations reçues de manière récurrente par la police municipale, au même titre que le tir, la gestion de la circulation et des accidents de la route. "Les policiers et les gendarmes ont pris toutes les dispositions nécessaires pour ce type de procédure : les gendarmes étaient équipés de tasers, et les agents municipaux de lassos", indique Alain Jurado. 
Comment expliquer qu'ils ne soient pas parvenus à maîtriser le chien ? Selon le maire, ses agents se sont laissés dépasser par la situation. "Ce sont des scènes difficiles à gérer : des dizaines de personnes autour, cela sème la panique. Ils étaient au pied du mur, cela peut arriver."

Arkane était un american staff de seconde catégorie, classé parmi les chiens dangereux. La loi impose qu'il soit tenu en laisse et muselé à l'extérieur du domicile des propriétaires. Or, l'animal a pu s'échapper de la maison du lotissement situé juste derrière les lieux du drame, et n'était pas déclaré. 
 
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