Des entrepreneurs de Seyssuel (Isère) ont fait un don de 5000 FFP2 -périmés- à des structures médicales et d'accueil de personnes âgées. Et d'autres des environs ont suivi. Ils appellent désormais toutes les entreprises à en faire autant.
C'est l'histoire de 3 frères... 3 entrepreneurs de Seyssuel (Isère) à 30 kilomètres de Lyon qui ont eu une bonne et généreuse idée : faire don de 5000 masques FFP2 qu'ils ont retrouvés dans leur stock.
Laurent, Hervé et Didier Salvatori gèrent notamment une entreprise d'achat/vente de matériel technique industriel : des outils, des consommables repris à des sociétés qui souhaitent se moderniser et qui liquident leurs vieux équipements.
Un stock (presque) oublié
Et parmi les biens rachetés à un laboratoire, Laurent était sûr d'avoir vu passer des masques FFP2. Il a fallu chercher mais au final, la pêche a été bonne : 5000 masques FFP2, réputés les plus protecteurs, ont été découverts.Mais qu'en faire ? Laurent Salvatori a eu l'idée d'appeler le maire de Vienne, Thierry Kovacs, pour lui demander conseil. Et l'idée retenue fût de les distribuer à l'hôpital de Vienne, la maison de retraite Victor Hugo qui n'avait plus que 48 heures de stock et aux médecins des environs.
Des vieux stocks datant du H1N1
Le hic, c'est que le matériel était périmé. Qu'importe confirme Laurent. Au moment de prendre contact avec les intéressés : "personne ne nous a dit on n'en veut pas", preuve de la pénurie.D'ailleurs Thierry Kovacs, confirme que plusieurs entreprises du secteur ont redécouvert des vieux stocks, datant de l'époque de l'épidémie de H1N1 (2009-2010). Et qu'elles ont pris contact avec lui, membre de droit des conseils de surveillance des établissements de santé de sa commune.
Transport, esthétique, tous au front
Ainsi les transports Querlioz, basés à Estrablin, disposaient de plusieurs centaines de masques FFP2, achetés il y a presque 10 ans pour leurs chauffeurs. Ils les ont donnés aux hôpitaux de Vienne, de Bourgoin-Jallieu et à la clinique de Saint-Colombe (Rhône).D'autres, faute d'activité, ont choisi de céder leurs masques chirurgicaux, récents ceux-là : ainsi l'institut de beauté Carlance de Vienne a donné son stock au centre d'imagerie de la clinique Trenel, chargé du suivi des patients atteints de cancer. Des personnels jugés "non prioritaires".
Mobilisation des entreprises
Désormais nos 3 frères, entrepreneurs à Seyssuel, en appellent aux entreprises utilisant couramment ce type d'équipement : les sociétés de démolition, de désamiantage en particulier, qui pour leurs opérations ont besoin de masques FFP2, des combinaisons, de gants, autant de dispositifs de protection qui manquent cruellement aux soignants.Dans la région Grand-Est, durement touchée par la pandémie, c'est le président de région, Jean Rottner, qui s’est adressé directement aux chefs d’entreprise, en leur demandant de céder les masques FFP2 si elles en avaient. A suivre.