Coronavirus - COVID 19 : en Isère, la solidarité s'organise sur les réseaux sociaux

Après l'annonce d'un confinement total des Français à partir de ce 17 mars pour freiner l'épidémie de coronavirus, la toile a rapidement tissé un réseau de solidarité. Confection de masques, occupation des enfants, initiatives en tous genres... Les groupes d'entraide isérois se multiplient. 

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"Je voulais rendre service aux gens, car ils se sentent délaissés. Le message a été posté sur ma page Facebook dimanche 15 mars à midi. Depuis, ma boîte mail s'est enflammée. Je ne quitte plus ma machine à coudre, j'y passe même une partie de la nuit." 

Floriane Bertoloso ne s'attendait pas à rencontrer un tel succès lorsqu'elle s'est proposé de confectionner des masques et de les offrir gratuitement aux professionnels de santé sur sa page Facebook, qui compte désormais 17 000 abonnés. A la tête d'une entreprise de couture, elle s'est retrouvée confinée avec son mari et ses trois enfants, dans sa maison, près de Vienne (Isère).


Aider les soignants

Depuis qu'elle a posté son annonce sur les réseaux sociaux, elle n'a eu de cesse de coudre. "Je ne m'arrête plus, assure-t-elle. Pour l'instant, j'ai confectionné 400 masques, en m'inspirant du patron diffusé par le CHU de Grenoble. 240 partent ce mardi." 
 
Des masques de protection offerts au CHU de Bourgoin-Jallieu, de Grenoble, de Valence, de Vienne, aux Ehpad, aux infirmières libérales, aux maisons médicales... "Je suis choquée de voir que le corps médical est dans un tel besoin, s'étonne la couturière. Ce sont des soignants, on a besoin d'eux : il faut les aider." Seule condition pour recevoir ces masques : aller les chercher au domicile de la jeune femme. 
 
Celle-ci a beau se débrouiller seule pour confectionner ces protections, c'est aujourd'hui à son tour de lancer un appel à la solidarité : "Je travaille avec mes propres stocks de tissus, mais je n'ai plus d'élastiques pour terminer les masques. Mes fournisseurs ne livrent plus. J'en ai acheté pour 160€ la dernière fois à Intermarché, mais là je n'en trouve plus..."


Occuper les enfants, penser aux malades

Si les soignants traversent une crise sans précédent en raison de l'afflux de patients contaminés par le coronavirus, les parents confinés chez eux avec leurs enfants, appellent également à l'aide. 

Comment occuper sa progéniture galopante, alors qu'ordre a été donné de ne pas sortir de chez soi durant 15 jours a minima ? Pour tenter de répondre à cette question, Lety, une ancienne animatrice habitante de L'Isle-d'Abeau et mère de deux enfants, a initié le groupe Facebook "Coronasolus ! Le groupe pour occuper les enfants". 
 

Créé lundi 16 mars, quelques heures avant l'annonce d'Emmanuel Macron, la page compte déjà plus de 420 membres. "Et ça continue ! se réjouit Lety. Entre mamans, on se demandait comment on allait résister au confinement avec nos enfants. Cette page permet de mettre en commun des systèmes D pour les occuper : par exemple, comment faire de la pâte à modeler, des exercices de sport..."
 
Mais au-delà de ces conseils, la page a permis la naissance d'un projet au long cours. "Nous avons lancé un projet que nous pouvons faire tous ensemble, en restant chacun chez soi, s'enthousiasme Léty. A l'école, les enfants étudient plusieurs matières, mais finalement peu de choses sont faites sur le thème de la citoyenneté. Alors chaque parent avec ses enfants va écrire une petite histoire sur le thème du civisme et nous en ferons un livre. Une fois publié, nous reverserons les fonds à une association d'aide aux enfants malades."

Pour l'heure, sept familles ont accepté de participer à ce projet. "Nous allons écrire sur le thème 'je vis à la maison sans sortir', pour que les enfants à l'hôpital puissent aussi se projeter dans les histoires", précise l'Iséroise. 


Créer du lien social 

Des histoires qui circulent habituellement au café ou au bar, mais à l'heure où les rassemblements entre amis sont interdits pour éviter la contamination par le Covid-19, les réseaux sociaux, qui dématérialisent les interactions sociales, prennent tout leur sens. 

"Si dans un moment comme celui-là, les initiatives d'entraide sur internet ne se développent pas, cela ne se fera jamais ! Je constate que les gens font abstraction des querelles dans les moments difficiles et se mobilisent sur les réseaux", assure Guillaume Sagnès, habitant de la Chapelle-de-la-Tour, qui a créé le groupe "Entraide 38110 #Covid19".
 

Le jeune start-upper, issu du milieu de la communication, a mis ses compétences au service des habitants du canton de la Tour-du-Pin (Isère). La page Facebook, créée samedi soir, rassemble déjà plus de 400 membres. Y circulent des demandes d'information en tout genre. On peut y trouver l'attestation de déplacement dérogatoire, mais aussi se proposer pour aller faire des courses et les apporter aux personnes fragiles ou âgées. 

"En ce moment, on prépare une tournée pour récupérer les masques que les gens ont confectionné pour aider les hôpitaux, précise Guillaume Signès. L'idée, c'est d'être utile. Tant qu'internet et les réseaux sociaux tiennent, on pourra s'entraider."
 
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