Coronavirus : des CRS font valoir leur droit de retrait en Isère et dans le Rhône, s'estimant trop peu protégés

Des équipes de la CRS autoroutière Rhône-Alpes Auvergne ont cessé tout contrôle en Isère et dans le Rhône, s'estimant insuffisamment protégé face au coronavirus. Ils réclament plus de moyens pour faire face à l'épidémie.

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Des syndicats ont invité les policiers à exercer leur "droit de retrait" pour qu'ils puissent obtenir et utiliser des masques, des gants et autres moyens de protection face à l'épidémie de coronavirus Covid-19.

A la CRS ARAA (Autoroutière Rhône-Alpes Auvergne), qui compte 200 policiers et effectue les contrôles dans un rayon allant de Villefranche-sur-Saône (Rhône) au sud de Vienne (Isère), les équipes de mercredi 18 mars ont refusé de faire les contrôles de l'après-midi et de la nuit. Tout en continuant à assurer le tout-venant, notamment en cas d'accident.

"Nous ne pouvons pas aller sur la voie publique au contact des personnes infectées et être infectés nous-mêmes, explique Didier Mangione, secrétaire régional d'Unité SGP Police FO. On nous interdit de porter des masques pour éviter d'affoler la population."
 
Christophe Emery, le référent local du syndicat, demande à pouvoir utiliser les 1 200 masques périmés qu'ils ont en stock, affirmant que seul l'élastique est défectueux.

Le droit de retrait "n'est possible que si le fonctionnaire est exposé à un danger grave et imminent ou un équipement défectueux et que l'employeur ne prend aucun mesure pour y remédier", a déclaré le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

 

"Non, ils ne sont pas en risque"


Jeudi, il déclarait que les policiers "ne sont pas en risque" face au Covid-19. "Nous ne sommes pas dans la situation des personnels de santé qui sont confrontés directement à des malades", a martelé Christophe Castaner sur Europe 1.

Se référant au Pr Jérôme Salomon, directeur général de la Santé (DGS), le  ministre de l'Intérieur a rappelé qu'il est "inutile et même contradictoire en terme de santé de porter un masque en permanence dans la rue". "Je veux passer un message de confiance et rassurer les personnels : non, ils ne sont pas en risque. Le risque, c'est plutôt de mal porter et de porter de façon continue le masque", a-t-il dit.
 
"Ce qui compte, c'est que (les policiers) puissent avoir ces gestes barrières, et qu'en cas de confrontation à une personne qui a les signes du Covid-19 ou qui indique qu'elle a le Covid-19, ils puissent se saisir des masques, qu'ils doivent avoir en proximité", a poursuivi le ministre de l'Intérieur.

"Nous avons eu des dysfonctionnements, ils peuvent arriver et notamment sur le gel hydroalcoolique", a-t-il par ailleurs reconnu, en assurant que "tous les services" étaient mobilisés "pour remettre à niveau cet équipement là". Selon Alternative Police, près de 5 300 policiers seraient confinés, plus de 4 000 indisponibles pour cause de télétravail ou garde d'enfants et 70 infectés.

 
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