Covid et rentrée scolaire : un syndicat d'enseignants reproche au ministre de l'Education de faire "du buzz" médiatique

L'épidémie est au coeur de la rentrée scolaire à venir. Le ministre de l'Education nationale a promis "qu'elle serait la plus normale possible". C'est à la presse qu'il a fait ses annonces, un choix qui passe mal chez les syndicats d'enseignants qui lui reprochent de faire du "buzz médiatique".

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Présence dans les classes, campagne de vaccination, tests, c'est en exclusivité au JDD, que Jean-Michel Blanquer a décidé de dévoiler le protocole qui s'appliquera en septembre dans les établissements scolaires. 

Un choix de communication qui a profondément agacé les syndicats : "c'est le mode d'annonce qu'il choisit, il a coutume de faire du buzz médiatique. On est en effet capable d'acheter un journal, mais je ne comprends pas que des mesures aussi importantes ne fassent pas l'objet d'une circulaire. Nous n'avons absolument rien reçu, aucune note, rien, c'est quand même inquiétant et paradoxal", déplore Corinne Baffert, secrétaire du syndicat SNES-FSU de l' Académie de Grenoble, sur le plateau du 19/20 de France 3 Alpes, lundi 23 août.

À la rentrée, les écoles seront ouvertes pour tous. Il n'y aura pas de pass sanitaire pour les élèves ni pour le personnel, a détaillé dimanche 22 août Jean-Michel Blanquer. Les cours seront en présentiel et le port du masque obligatoire, mais il faudra éviter le brassage des élèves. Les activités physiques seront autorisées, à l'exception des sports de contact.

 

Il y a de nombreuses incohérences" 

"La première incohérence est l'organisation en cas de contamination. Ce n'est tout simplement pas faisable, de faire cours en distantiel et en présentiel, on fait soit l'un, soit l'autre mais pas les deux en même temps, personne n'a le don d'ubiquité. "Les moyens manquent, puisque le ministre maintient la suppression de 1800 postes dans le second degré. Chez nous ça fait 150, alors que nous avons une hausse démographique, les classes vont être surchargées. (...) Nous n'aurons aucun moyen, alors que nous venons de vivre deux années vraiment difficiles, il a manqué des cours. Aucun moyen n'est alloué aux enseignants ni aux personnels de vie scolaire".

En cas de contamination, la règle reste la même en primaire : fermeture de la classe dès le premier cas. Au collège et au lycée, les cas contacts vaccinés pourront rester en classe, les autres devront s'isoler pendant sept jours. Une différence de traitement dénoncée par des parents d'élèves.

"Aurait-il été préférable de rendre obligatoire la vaccination, dans la mesure où il faut déjà 11 vacins pour aller à l'école", demande Jordan Guéant ? "Ce n'est pas à moi de me prononcer sur ce sujet. En tout cas les enseignants sont vaccinés à plus de 80%, selon le dernier rapport de l'ARS. Quand c'était le moment, on nous avait promis une priorité qu'on a jamais vu venir, après on nous a culpabilisés, et aujourd'hui on reconnaît le ministre timoré qui préfère faire porter la responsabilité à d'autres(...)  qui va les faire ces tests, qui va les contrôler ?"

"Il a été question, lors des scénarii que M. Blanquer aime faire pendant l'été, des infirmères scolaires. C'est pas avec une malheureuse infirmière pour plusieurs établissements que l'on peut mener les vaccinations ou les tests. On a plus de 15 000 établissements scolaires, en sachant que les élèves de 6ème n'ont pas encore l'âge de se faire vacciner".

Bref, beaucoup de zones de flous, d'incertitudes, et une certaine rancoeur qui commence à enfler sur la méthode et la gestion de la crise.

*Pour encourager la vaccination des 12-17 ans, ainsi que du personnel des établissements scolaires, le ministre de l'Education nationale a confirmé, dans Le Journal du dimanche, l'instauration de campagnes vaccinales dès le mois de septembre. "Dans tous les collèges et lycées de France, élèves et personnels auront accès au vaccin, à proximité ou au sein même de leur établissement. Les préfets, les académies et les Agences régionales de santé travaillent en ce moment (...) pour déterminer le nombre de centres éphémères à mettre en place", a-t-il précisé, alors que "plus de 55% des 12-17 ans ont déjà reçu au moins une dose" de vaccin. Des campagnes de tests gratuits seront maintenues dans les écoles, avec "un objectif de 600 000 tests salivaires hebdomadaires".

 

 

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