Les salariés de FerroPem ont profité de la visite d'un groupe d'experts mandaté par la direction du groupe pour se rassembler contre le plan de restructuration qui doit concerner leur usine. Aucune précision n'a été apportée à ce jour, mais des suppressions d'emplois sont à craindre.
Ils ne démobilisent pas face à la menace d'un plan de restructuration. Les salariés de FerroPem se sont rassemblés devant l'usine des Clavaux à Livet-et-Gavet (Isère) dans la matinée du vendredi 23 octobre. Voilà une dizaine de jours que la nouvelle a été annoncée par le groupe américano-espagnol Ferroglobe, producteur de silicium. Trois sites, deux en Savoie et un en Isère, font l'objet d'une "réflexion stratégique" faisant craindre de possibles suppressions d'emplois.
"Ca va être une casse sociale dans trois vallées qui sont déjà très mal en point. L'emploi dans les vallées, c'est compliqué. Dès qu'on a un gros site comme ça, c'est vraiment le fournisseur d'emploi", craint Roger Roelandts, délégué syndical Force ouvrière (FO) chez FerroPem sur le site des Claveaux.
Vendredi matin, un groupe d'experts mandaté par la direction est venu évaluer la rentabilité de l'usine iséroise dans le cadre du plan de restructuration. Les salariés du site, soutenus par des élus locaux, leur ont barré l'accès, exigeant qu'un débat ait lieu au préalable. Le dialogue a été parfois houleux, d'aucuns estimant que cette visite n'est qu'un "écran de fumée" car la direction aurait déjà pris sa décision.
"On peut s'en sortir"
Les syndicats dénoncent "une gestion d’entreprise hasardeuse et kamikaze" de la part de Ferroglobe qui emploie quelque 1 000 salariés en France. Ils demandent la cession de la filiale française "afin de permettre la mise en oeuvre d’un réel projet de reprise industriel". Le groupe est en grande difficulté financière depuis bientôt deux ans. L'effondrement des cours de matière première, en fin d'année dernière, et la crise sanitaire lui ont porté le coup de grâce. FerroPem, filiale de FerroAtlántica, était leader mondial sur le marché du silicium.
"On peut s'en sortir, on peut passer cette mauvaise période. Il y a plein de leviers qui peuvent nous aider", estime Roger Roelandts, faisant référence aux mesures d'activité partielle prises en charge par l'Etat. Si des suppressions d'emplois devaient intervenir, le délégué syndicat CGT s'inquiète du "contexte global", craignant de se retrouver "sur un marché du travail sans offre". Ferroglobe, pour sa part, n'évoque pas de suppression d'emplois à ce jour. Le groupe a affirmé par voie de communiqué qu'il "souhaite collaborer et veille à préserver le dialogue social".