Des tags islamophobes ont été découverts mercredi à la Côte-Saint-André, en Isère, provoquant l'indignation du maire de la commune. Ces inscriptions s'inscrivent dans un contexte politique sous tension, à quelques jours des élections législatives anticipées.
Quatorze tags islamophobes et racistes ont été découverts mercredi 12 juin sur les murs du parc Allivet à la Côte-Saint-André, en Nord-Isère. Dans les allées du parc, l'incompréhension demeure chez les promeneurs qui découvrent ces inscriptions injurieuses.
"Je pense qu'il faut arrêter de s'en prendre à des monuments. On fait un amalgame de plein de choses parce qu'il y a un mécontentement, mais ce n'est pas comme ça qu'il faut s'exprimer. Je trouve ça lamentable", réagit une habitante de la commune iséroise.
Ces tags interviennent dans un contexte politique sous tension, à l'approche des élections législatives à venir les 30 juin et 7 juillet. Maire de la commune depuis 2014, Joël Gullon (DVD) n'avait jamais constaté un tel climat.
"En plusieurs décennies de mandats d'élu, c'est la première fois que je ressens à la fois de l'interrogation quant aux résultats (des élections), quant à l'avenir de notre pays, et cette tension de gens qui se demandent ce qui se passe. Cela crée un climat de peur", estime-t-il, dénonçant un acte "prémédité".
10 000 euros de dégâts
La collectivité va devoir débourser plus de 10 000 euros pour effacer les tags et remettre les murs en état va coûter, selon le maire. Car certaines inscriptions ont été réalisées sur des murs en pisé, un matériau fragile à base de terre.
"La difficulté, c'est qu'il faut y aller doucement, ne pas être trop agressif avec la projection, sinon on abîme le mur. On doit trouver un compromis pour effacer sans trop abîmer le support", explique Philippe Mazeau de l'entreprise Airphil Aérogommage.
Les tags devraient être effacés d'ici mardi 18 juin. La commune a porté plainte auprès de la gendarmerie. "L'inquiétude est normale, l'incertitude est là. Mais la France continue de tourner, il faut apaiser. (...) Exprimons-nous par les bulletins de vote mais évitons d'utiliser des moyens comme les murs, comme les réseaux sociaux. C'est totalement improductif. Parlons, essayons de trouver des solutions ensemble", demande Joël Gullon qui appelle la population à l'apaisement en cette période d'élections.