L'étau se resserre autour du principal suspect écroué dans l'affaire de la disparition de Maëlys. L'homme a reconnu que la fillette était montée dans sa voiture mais il nie toujours l'avoir enlevée. "Plusieurs éléments troublants"ont été relevés par les enquêteurs
Les événements se sont précipités avec l'annonce de la mise en examen pour enlèvement et de l'incarcération de cet homme de 34 ans, placé en garde à vue dès jeudi mais relâché le lendemain, dans l'attente des résultats de l'expertise de son véhicule.
Selon son avocat, Maître Bernard Méraud, une trace d'ADN de la fillette a été retrouvée sur un élément de commande du tableau de bord de sa voiture. Cette trace est cependant mélangée à celle du suspect et il est difficile de dire si Maëlys a été enlevée à bord de ce véhicule, selon la source proche du dossier. Le suspect a admis que Maëlys était montée dans sa voiture durant la soirée.
"La fillette et un petit garçon se sont approchés de son véhicule, près duquel il était en train de fumer une cigarette. Comme il avait été question de ses chiens au cours de la soirée, les deux enfants lui ont demandé de voir s'ils étaient dans la voiture".
"Il a ouvert la porte avant passager et baissé le siège. Les enfants sont montés sur la banquette arrière, ont regardé si les chiens n'étaient pas dans le coffre. Puis il sont ressortis et tout le monde est rentré à nouveau dans la salle des fêtes", ajoute Maître Méraud
L'avocat a relevé également que la voiture, garée sur le parking de la salle, "était fenêtres grandes ouvertes, ce qui a pu permettre à des enfants d'y pénétrer".
Un homme pris dans un engrenage dont il n'arrive pas à sortir"
Le suspect "continue de nier totalement" toute implication, souligne l'avocat, qui décrit un homme pris "dans un engrenage dont il n'arrive pas à sortir". Et il met en garde : "Il faut se garder de toutes certitudes"
Plusieurs éléments troublants pèsent cependant sur lui. D'abord un téléphone portable - dont il aurait caché l'existence aux gendarmes - et le fait qu'il se soit absenté durant la nuit pour aller changer un short taché de vin, selon son avocat.
Des témoins l'ont vu également parler avec Maëlys et il a reconnu "avoir eu des contacts plus particuliers que d'autres personnes, au cours de cette soirée, avec l'enfant".
Par ailleurs, le suspect a lavé son véhicule au lendemain du mariage pour, dit-il, le vendre, ce qu'un acquéreur potentiel aurait confirmé.
"Le minutage de la soirée n'est pas précisément établi et ceci pour l'ensemble des participants. La question même du moment précis de la disparition de la fillette n'est pas, à un quart d'heure ou une demi-heure près, précisément définie", souligne Me Méraud qui poursuit "Je ne dis pas que l'enquête fait fausse route, je dis que nous en sommes à la phase de l'instruction et que les investigations sont loin d'être terminées"
Des éléments encore incohérents, voire contradictoires"
"Effectivement mon client n'a pas tout dit tout de suite, mais il peut y avoir dans ce genre de situation des explications rationnelles." Et l'avocat insiste: Les investigations sont loin d'être terminées. Il y a dans l'ensemble des auditions menées bon nombre de témoignages incohérents voire contradictoires qui évoquent "d'autres personnes au comportement bizarre et dont le signalement est tout à fait incompatible avec le profil de mon client".
Plus d'une semaine après sa disparition, Maëlys reste introuvable en dépit de recherches considérables : ratissages sur le terrain, auditions, perquisitions, plongées dans les étangs et "battues citoyennes"
Une information judiciaire a été ouverte et deux juges d'instruction de Grenoble ont été saisis.
Maëlys devait effectuer sa rentrée des classes lundi en CM1, à l'école de Mignovillard (Jura). Une cellule de soutien psychologique y a été mise en place.