Le fabricant américain de matériaux composites Hexcel, dont la recherche était menée jusqu'ici aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, va se doter d'un pôle de recherche et développement en France, ont indiqué mardi ses dirigeants lors de l'inauguration de sa nouvelle usine iséroise.
"Nous structurons notre R&D de manière très importante pour préparer l'avion et les moteurs de demain", a indiqué à l'AFP Thierry Merlot, président du groupe pour l'Europe, l'Asie-Pacifique, le Moyen-Orient et l'Afrique en marge de la cérémonie.
"53% de la structure du dernier Airbus est en matériaux composites. On souhaite aller encore plus loin", a ajouté M. Merlot.
Hexcel va ouvrir en 2019 un centre de recherche de 3.000 mètres carrés près de son usine des Avenières (Isère), le plus grand site au monde de tissage de fibres de carbone. Il y emploiera une cinquantaine de chercheurs, moyennant un investissement d'une dizaine de millions d'euros.
Il négocie par ailleurs avec le chimiste Arkema la création d'une structure détenue à 50/50, qui pourrait employer 10 à 15 chercheurs. "Le site est encore en discussion mais ce sera en France," a ajouté M. Merlot.
Inaugurée mardi, la nouvelle usine d'Hexcel à Salaise-sur-Sanne (Isère), implantée sur le pôle chimique de Roussillon, aura nécessité un investissement de 200 millions d'euros.
C'est la seule usine européenne du groupe à fabriquer à la fois de la fibre de carbone et son précurseur, le PAN (polyacrylonitrile). Dans un gigantesque bâtiment de 300 mètres de long, la fibre blanche de PAN fabriquée à partir d'un dérivé du pétrole est dévidée, avant d'être oxydée en passant par une série de fours, puis carbonisée à plus de 1.000 degrés. Le fil de carbone, devenu noir, reçoit enfin un traitement de surface.
La fibre est ensuite tissée aux Avenières dont la capacité de production va être accrue de 40% d'ici l'an prochain. Au total, Hexcel emploie désormais un millier de salariés en Auvergne-Rhône-Alpes.
Lors de la cérémonie, le PDG Nick Stanage a remercié la ministre du Travail Muriel Pénicaud, présente sur place, pour sa "contribution exceptionnelle depuis le premier jour" à ce projet, en son ancienne qualité de directrice générale de Business France.
Les quelque 200 employés du site ont été choisis selon la méthode de recrutement par simulation (MRS) qui sélectionne les candidats en fonction de leur capacité à occuper l'emploi proposé et non par rapport à leurs diplômes et leur expérience.