Ce lundi 7 octobre, un an après les attaques terroristes du Hamas en Israël, environ 400 personnes se sont réunies à Grenoble devant le centre culturel juif pour rendre hommage aux 1200 victimes.
Il y a un an jour pour jour, des attaques terroristes du Hamas étaient menées contre Israël. Dans le centre-ville de Grenoble, des commémorations ont eu lieu ce lundi 7 octobre dans la soirée pour rendre hommage aux 1 200 victimes et aux nombreux otages.
Environ 400 personnes se sont rassemblées devant le centre culturel juif de Grenoble qui abrite la synagogue et le consistoire. Des discours et des témoignages de rescapés ont été relayés et quelques musiques ont aussi été jouées. Interrogé au micro de France 3 Alpes, le président du Consistoire israélite de Grenoble, Erick Bensoussan déclare : "Il y a un an aujourd'hui, le monde a connu l'effroyable. Israël a été attaqué, mais aussi le Proche-Orient, le monde entier. On a connu le premier pogrom du XXIe siècle."
"Ouvrir une autre page de l'histoire"
Le président du Consistoire israélite de Grenoble s'est aussi exprimé concernant l'ensemble des victimes engendrées par ce conflit en Israël, à Gaza, mais aussi au Liban : "Il y a trop de victimes de part et d’autre, des populations déplacées, des gens qui vivent en dehors de leur maison, c'est très compliqué.
Il ajoute : "Ce qu'on espère tous, c'est que demain, après cette guerre, on trouvera les bons moyens de façon à faire cohabiter ensemble des peuples qui ont envie de vivre ensemble, les uns à côté des autres. Il y a des groupuscules terroristes qui empêchent cette cohabitation, on espère que rapidement, on pourra ouvrir une autre page de l'histoire."
Après avoir rappelé la chronologie des attaques du 7-Octobre, Hervé Gerbi, président du Crif Grenoble-Dauphiné a tenu à rappeler le contexte d'augmentation des actes antisémites. Au début de l'année 2024, le Conseil représentatif des institutions juives de France a publié pour la première fois le nombre d'actes antisémites recensés en Isère en 2023.
En 2022, sept actes antisémites avaient été enregistrés dans le département contre 40 l'année passée, soit près de six fois plus. À l'échelle nationale, en 2023, le ministère de l'Intérieur et le Service de protection de la communauté juive (SPCJ) ont recensé 1 676 actes antisémites contre 436 en 2022.
Il y a toujours des manifestations d’actes antisémites, ça ne disparaît pas. C’est toujours présent et cela va de l’insulte à l’agression physique.
Hervé Gerbiprésident du Crif Grenoble-Dauphiné
Il a étayé ses propos avec deux exemples récents : "La semaine dernière, un élève de primaire de notre agglomération a vu dessiner sur le tableau de son école une croix gammée. Aujourd’hui même [lundi 7 octobre] , l’un de nos amis a été physiquement agressé dans le tram à travers des injures, des menaces et des crachats." Ces deux faits ont déclenché l'ouverture d'une enquête, précise-t-il.
Des relations tendues avec la ville de Grenoble
Il y a plusieurs semaines, Hervé Gerbi avait prévenu à travers une lettre ouverte adressée au maire de Grenoble, Eric Piolle (EELV), que les élus de la majorité n'étaient pas les bienvenus aux célébrations.
Interrogé par France 3 Alpes à ce sujet, il évoque "une relation difficile" entre la ville et les institutions juives depuis "quelques années". Il énumère : "depuis le 7-Octobre, ce renvoi dos à dos entre Israël, qui est une démocratie, et des terroristes, avec le groupe du Hamas ou du Hezbollah, est inacceptable. Cela contribue à porter, même involontairement, une parole antisémite."
Il pointe également, après la remise en place du jumelage de Grenoble avec la ville israélienne de Réhovot, "une double posture". "Vos prises de positions nationales rendent de facto impossible le jumelage avec les habitants de Réhovot qu’à travers vos propos sur Israël vous rendez responsables de ces drames", dénonce Hervé Gerbi dans sa lettre ouverte.
Et plus récemment, à la fin du mois de septembre, "la venue d'une association dans des locaux municipaux qui, certes, n’est pas interdite, mais qui expose son soutien à ces groupes terroristes. C'est là aussi un acte qui n’est pas acceptable", ajoute-t-il.
Il s'agit d'une association nommée Samidoun Paris Banlieue, qui milite pour la libération des prisonniers palestiniens. Cette dernière est actuellement interdite en Allemagne et accusée de véhiculer des messages antisionistes sur les réseaux sociaux. L'association a été invitée à prendre la parole lors d'une conférence organisée par le collectif Urgence Palestine le 21 septembre dernier.