Un an après le massacre du 7-octobre et le kidnapping de 250 personnes, des collectifs se mobilisent pour les 101 personnes toujours retenues en otage à Gaza. Leurs visages ont été affichés dans les rues de Marseille et Aix-en-Provence.
Leurs visages souriants rappellent aux passants qu'une centaine de personnes sont encore détenues à Gaza. Dans la nuit de ce 6 au 7 octobre, une quarantaine de personnes a collé les portraits des otages du Hamas dans les rues de Marseille, pour commémorer un triste anniversaire.
Le 7 octobre 2023, 1205 personnes ont été tuées et 250 autres kidnappées dans des localités israéliennes proches de la bande Gaza. Ce massacre, commandité par le Hamas, première force politique de l'enclave palestinienne, a provoqué une riposte israélienne. Le bilan s'élèverait à 40 000 morts civiles dans des bombardements à Gaza et 2 millions de déplacés. Le conflit s'étend actuellement au Liban.
"L'actualité bouge tellement vite qu'on oublie les otages. Ces collages, ce n'est pas une prise de partie pour un camp ou un autre, on ne fait pas de politique. On veut rappeler que ces gens existent et qu'ils ont un visage". M (qui souhaite rester anonyme) a créé le Collectif 7 octobre Marseille en janvier dernier. "Pour ne pas rester assise sur mon canapé à regarder les infos".
Voir cette publication sur Instagram
Dimanche soir, avec une quarantaine d'autres personnes "juives ou pas", elle a parcouru les rues de plusieurs arrondissements de Marseille pour coller "500 à 1000 affiches". Parmi les visages, ceux de Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi, deux franco-israéliens, habitants du kibboutz Nir Oz. Leurs familles sont sans nouvelle d'eux depuis de longs mois.
"Ça aurait pu être moi"
"Tout le monde dans la communauté juive connaît quelqu'un, qui connaît quelqu'un", explique M. "Moi, c'était la belle-sœur d'une copine, libérée au 55e jour. Alors, on se projette facilement, on se dit "ça aurait pu être moi"."
M. dit avoir vécu les mois qui ont suivi les attaques du 7 octobre dans la "tristesse, l'angoisse et la sidération". Coller lui permet d'être dans l'action, même si elle craint les agressions antisémites. Son activisme lui a valu la dégradation de son lieu de travail.
Elle regrette que les affichent résistent rarement à la matinée. "Dès 9 heures le matin, il n'y a presque plus rien. C'est rageant, car il ne me viendrait jamais à l'esprit d'arracher d'autres affiches. C'est nier le droit aux otages à être visibles."
Les collages marseillais s'inscrivent dans une mobilisation nationale. Les portraits des otages ont également été affichés dans les rues d'Aix-en-Provence, de Paris, de Bordeaux et une quinzaine d'autres villes.
Voir cette publication sur Instagram
"Nous continuons de coller, car nous savons que l’oubli guette, et pourtant, nous voulons croire que c’est une cause humanitaire qui devrait nous rassembler", estime Céline Attal, fondatrice de l’association Tous 7 octobre, à l'origine de l'initiative. Elle réclame la libération immédiate des otages par le Hamas. "Kidnapper, torturer et violer, ce n’est pas un acte de guerre, c’est du terrorisme, et aucune solution pacifiste ne peut être trouvée tant qu’il restera des otages."
Plusieurs rassemblements sont prévus lundi soir en commémoration des attaques du 7 octobre. À Marseille, le rendez-vous est donné à 18h place du Général de Gaulle, à deux pas du Vieux-Port. Une marche se dirigera ensuite vers le palais de justice. Des lectures de poème, de la musique et l'allumage de bougies sont prévus pour rendre hommage aux victimes et soutenir les otages.