Un an après les attentats du Hamas en Israël, la communauté juive de Lyon se rappelle et se rassemble pour une cérémonie place Bellecour. Trois personnes ont accepté de témoigner, dans un contexte de forte hausse des actes antisémites.
Ce lundi 7 octobre 2024, la communauté juive de Lyon se souvient. Il y a tout juste un an, des attaques terroristes menées par le Hamas, en Israël, faisaient plus de 1200 morts, principalement des civils.
"Pour mon peuple"
À des milliers de kilomètres, à Lyon, Sarah se souvient de tout. Mère de trois enfants, la trentenaire se dit encore "déchirée".
En voyant les images à la télé et sur les réseaux sociaux, ça m'a rappelé les attentats du 11 septembre. Je me souviens exactement de ce que je faisais précisément à ce moment-là, avec qui j'étais.
Sarah, Française de confession juive.
Depuis cette date, elle s'est engagée encore plus "pour son peuple". Elle a fait venir des rescapés pour qu'ils puissent témoigner. Elle fait partie du comité d'organisation pour les commémorations qui se déroulent à Lyon. Elle mène un "combat intellectuel dans une société fragilisée". Cette jeune femme, née à Lyon, entend poursuivre le travail éducatif mené auprès des jeunes. "Il faut leur donner la parole, les mettre en garde contre les actes antisémites. Je n'accepte pas l'idéologie, il faut instruire, éduquer", ajoute-t-elle.
"On a des amis musulmans"
Début septembre, à Villeurbanne, il a trouvé la vitrine de son restaurant taguée. Des inscriptions antisémites avaient recouvert la façade. Michaël est inquiet. Surtout pour sa femme qui reste seule au restaurant.
Depuis quelque temps, les réservations sont en baisse. Le restaurant casher ne fait plus le plein. Michaël a dû trouver un emploi pour subvenir aux besoins de sa famille.
J'ai l'impression que la France vit un cauchemar éveillé. Il faudrait se réveiller et prendre conscience de ce qu'il se passe. On est pénétré par des mouvements extrémistes.
Michaël
Il explique qu'il se bat pour la paix, "On n'est pas là pour propager le conflit en France".
Une vie bouleversée
Alma (*nom d'emprunt) vient d'avoir 20 ans. Elle revient tout juste à Lyon après ses deux années de service militaire. Il est obligatoire pour tous les citoyens d'Israël, même ceux qui ont une autre nationalité. Elle vient de vivre une année "dure, plus intense" que ce qu'elle avait imaginé. Elle a perdu des amis. "On est en guerre. C'est beaucoup de stress et d'angoisse". Ce lundi 7 octobre, elle devait travailler ses cours. Elle n'a pas pu. "Je n'arrive pas à me concentrer".
Ma vie a changé depuis cette date, elle a moins de sens. J'aime Lyon, mais le 7 octobre m'a fait comprendre un tas de choses. Ma vie n'est plus ici. Je vais reprendre mes études en informatique en Israël.
Alma
Nos trois témoins du jour iront place Bellecour aux côtés de centaines d'autres pour commémorer la date du 7 octobre. Ce jour-là, en plus des 1200 morts, près de 250 personnes avaient été prises en otage. Certaines ont été tuées, d'autres libérées. Ils seraient encore une centaine détenue par le Hamas, dont deux Franco-Israéliens.
