Alors qu'un rassemblement est prévu ce lundi 7 octobre à Lyon, un an après les attaques du Hamas en Israël, Richard Zelmati président du Crif d'Auvergne-Rhône-Alpes revient sur le conflit au Proche-Orient et ses conséquences pour la communauté juive.
Un an après le choc des attaques du Hamas du 7 octobre 2023, un rassemblement est organisé à Lyon à partir de 18 heures à la Place Bellecour ce lundi. Les attaques terroristes qui avaient fait 1 200 morts et blessé 7 500 personnes (chiffres de l'Unicef), ont entraîné la région dans une escalade de la violence.
" Ils sont encore 101 à ne pas être revenu "
Une commémoration indispensable pour Richard Zelmati, président du Crif de la région AURA, invité du journal télévisé de France 3 Rhône-Alpes, dimanche 6 octobre. " Qui a oublié les otages ? Tout le monde. Ils sont encore 101 à ne pas être revenu ", souligne-t-il.
Ce lundi, le Collectif du 7 octobre a annoncé la mort d'un otage israélien de 29 ans, qui avait été enlevé lors du festival de musique Nova.
C'est le cœur lourd, que nous vous annonçons le décès du fils de l'ami de notre présidente @AureliAssouline, Idan Stivi, otage à Gaza depuis le #7octobre.
— Collectif7octobre_officiel (@7octobre_off) October 7, 2024
Nos cœurs ne cessent d'être déchirés et n'arrêtent pas de saigner depuis 366 jours maintenant...
S'il vous plaît, là où… pic.twitter.com/2vjlwuxWC6
" Le pogrom le plus significatif depuis la Shoah "
" La situation géopolitique a effacé, c'est en tout cas notre impression, le 7 octobre, qui était un pogrom (NDLR : massacre et pillage des juifs par le reste de la population). Le pogrom le plus significatif depuis la Shoah ", explique Richard Zelmati.
Depuis, les actes antisémites en France ont connu une véritable flambée. Selon la Direction nationale du renseignement territorial, 887 faits ont été relevés au premier semestre de 2024. C'est une hausse de 192% par rapport au premier semestre de 2023. " Le 7 octobre a déclenché une vague d'antisémitisme, il n'est plus honteux d'être antisémite", alerte le président du Crif de la région AURA.
Il se veut cependant rassurant pour le rassemblement de ce lundi à Lyon : " les mesures de sécurités extraordinaires voulues par le ministère de l'Intérieur, par la Préfecture, par nos services de sécurité, vont nous permettre de faire cette commémoration en toute paisibilité ".
La préfète de la région, Fabienne Buccio fera partie des personnalités présentes pour la commémoration.
Un an de guerre au Proche-Orient
Depuis le 7 octobre et les attaques du Hamas, le conflit a fait de nombreux morts. L'armée israélienne a bombardé sans relâche la bande de Gaza faisant des dizaines de milliers de morts. Selon l'Unicef, 41 689 personnes auraient été tuées sur ce territoire, dont plus de 14 100 enfants. Sous blocus depuis 2007, la population de Gaza dépend de l'aide internationale, les combats conduisent au déplacement de nombreuses familles qui se retrouvent dans une situation humanitaire dramatique.
Depuis le 1er octobre 2024, le Liban connaît une offensive terrestre d'Israël dans le sud de son territoire, où le Hezbollah est fortement implanté. Dès le 23 septembre, la tension est montée d'un cran avec des bombardements aériens. L'UNICEF recense 300 enfants tués depuis le 23 septembre et met en avant qu'un million de personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays.
En mai 2024, la Cour pénale internationale a demandé l'émission d'un mandat d'arrêt pour "crimes de guerre et "crimes contre l'humanité", contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, le ministre de la Défense Yoav Gallant, et contre trois dirigeants du Hamas, Mohamed Deïf, Ismaël Haniyeh (tous deux morts depuis) et Yahya Sinwar.
Alors la réponse d'Israël est-elle proportionnée pour le président du Crif d'Auvergne-Rhône-Alpes ? " La question est délicate. Elle concerne les Israéliens, il ne m'incombe pas de juger le gouvernement israélien. Cette riposte pose des difficultés sur un plan humain, qui serait indifférent au sort des populations palestiniennes ou libanaises ? ", répond prudemment Richard Zelamati.