"Nous demandons des mesures fortes" : des salariés de STMicroelectronics réclament la suspension des activités en Israël pour ne pas participer "au massacre de Gaza"

Environ 300 salariés de STMicroelectronics ont signé une lettre ouverte pour demander à leur direction la suspension immédiate de leurs activités avec les entreprises de la défense israélienne dans le conflit en cours à Gaza. Les puces électroniques produites par la multinationale sont notamment utilisées dans le secteur de la défense et de la cybersécurité.

"Nous vous demandons de prendre des mesures fortes et urgentes pour garantir que notre entreprise, STMicroelectronics, ne participe ni de près ni de loin au massacre en cours à Gaza et en Cisjordanie, perpétré par l'État d’Israël", commence la lettre ouverte adressée à Jean-Marc Chéry, président du groupe STMicroelectronics (aussi appelé ST).

Environ 300 salariés syndiqués CGT sont à l'origine de cette demande. Dans ce document, ils réclament la suspension immédiate des activités de la multinationale avec les entreprises israéliennes dans le secteur de la défense, y compris hors armement.

Des puces électroniques "à double usage"

Les composés produits par leur entreprise, l'un des plus grands producteurs de semi-conducteurs au monde, sont "à double usage" : ils sont exploités aussi bien pour des utilisations civiles que pour des dispositifs militaires.

La "participation potentielle, directe ou indirecte, de STMicroelectronics à un génocide en cours" inquiète les signataires car la multinationale détient plusieurs sites en Israël depuis 2002. "Les salariés de notre entreprise sont fiers de produire des composants très avancés technologiquement, mais ne sont certainement pas insensibles aux fins de cette production. (...) La collaboration de STMicroelectronics avec l'État israélien (...) est incompatible avec les valeurs de la CGT d'internationalisme et de paix", est-il écrit dans cette lettre ouverte.

"Nous savons que nos puces électroniques peuvent être utilisées dans la défense et la cybersécurité, mais dès lors qu'Israël ne respecte pas le cessez-le-feu nous refusons que nos puces soient utilisées là-bas", détaille Nadia Salhi, déléguée syndicale centrale adjointe CGT au sein de ST.

Avec cette lettre ouverte, la CGT participe à l'appel "Stop Arming Israël" lancé le 15 octobre dernier par une trentaine de syndicats palestiniens et relayé par le réseau syndical international.

Des composants de la multinationale en Ukraine

Les craintes des employés se fondent sur l'implication confirmée de ST lors de précédents conflits. Des composants produits par la multinationale ont déjà été retrouvés dans des armes russes utilisées en Ukraine.

En réaction, l'entreprise avait communiqué "avoir pris des mesures, dès fin février 2022, pour se conformer aux mesures de sanctions de l’Union européenne, [d]es États-Unis et [d]es pays partenaires contre la Russie et la Biélorussie".

Jean-Marc Chéry n'a pas encore répondu aux salariés qui lui ont adressé cette lettre ouverte. Contactée, la direction de ST nous assure communiquer sa position sur la question dans les prochains jours. L'entreprise dispose de plusieurs sites en France.

Dans les Alpes du Nord, l'entreprise est implantée en Isère à Crolles et à Grenoble, où elle emploie 7 500 personnes. Elle dispose également de locaux au Bourget-du-Lac, en Savoie.

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