Pour avoir défendu la famille Msakni de Bourgoin, à qui la justice avait enlevé en 2015 ses 5 enfants, le militant Abedlaziz Chaambi a été condamné ce 7 mars à 2000 euros d'amende. Il a été jugé coupable d'outrage à un agent du service public lors d'une manifestation de soutien.
C'est l'affaire dans l'affaire. Abdelaziz Chaambi, militant de la Coordination contre le Racisme et l'Islamophobie, a défendu la famille Msakni, vivant à Bourgoin-Jallieu, à qui la justice avait retiré leurs 5 enfants fin janvier 2015 pour "pratique extrême de la religion" selon le Procureur de la République à l'époque.Le père, présenté comme islamiste radical par la justice, était aussi soupçonné d'avoir violenté les deux enfants d'une autre compagne. Mais, le 23 février de la même année, la famille était à nouveau réunie.
Lors d'une manifestation de soutien à cette famille, devant le Département de l'Isère, le militant grenoblois de la CRI, Abdelaziz Chaambi, avait tenu des propos qualifiés d'outrageants par l'accusation.
Récit : Céline Aubert
La Cour d'Appel de Grenoble l'a donc reconnu coupable d'outrage ce 7 mars. Abdelaziz Chaambi a été condamné à 2 000 euros d'amende.
Mais, dès le 24 janvier 2018, à la sortie de l'audience, devant le Palais de justice de Grenoble, il affirmait :
"Je n'ai fait que mon travail de militant (...) J'ai défendu une famille que personne n'a voulu défendre (...) Ils sont venus chercher les enfants à l'école en uniforme, des enfants de quatre, cinq ans (...) Les enfants qui n'ont pas voulu monter dans le véhicule de police ont pris des coups de genou (...) On court derrière le militant Abdelaziz Chaambi pour lui fermer sa g..., pour que les petits frères et les petite soeurs n'osent plus parler non plus. Je dis aux jeunes : ne vous faites pas influencer (...) Il faut lutter contre l'injustice d'où qu'elle vienne !"
Abdelaziz Chaambi est par ailleurs fiché S. Ce que la CRI conteste.