Un adolescent de 15 ans a été tué par balle, ce mardi 22 octobre, dans le quartier Hoche, situé près du centre-ville de Grenoble. Ce mercredi, le procureur de la République est revenu sur les faits et l'enquête en cours.
Nouvelle fusillade et nouveau drame à Grenoble. Ce mardi 22 octobre aux environs de 22 heures, un adolescent de 15 ans est mort après avoir été atteint d'une balle à la tête, dans le quartier Hoche, connu pour être un point de deal proche du centre-ville de la capitale des Alpes.
Un autre jeune garçon, âgé de 16 ans, a été touché à une jambe et transporté au centre hospitalier. Ce mercredi, le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant, est revenu sur les faits et les premiers éléments de l'enquête lors d'une conférence de presse.
Les faits
"Un adolescent de 15 ans a été tué d'une balle dans la tête. Un autre adolescent de 16 ans a été blessé à la jambe, ses jours ne sont pas en danger. Deux hommes ont été vus en train de s'enfuir sur une puissante trottinette et ils semblaient être en possession d'un pistolet", a rappelé Eric Vaillant.
La fusillade s'est déroulée à hauteur de la place André-Malraux, dans ce quartier situé entre le centre-ville de Grenoble et le parc Paul-Mistral. Les auteurs ont pris la fuite et n'ont pas été interpellés.
Un lien avec un autre meurtre ?
Selon le procureur, la mort de ce jeune pourrait être liée au meurtre d'un homme de 47 ans, survenu dans une zone pavillonnaire de Saint-Egrève, au nord de Grenoble. "L'assassinat de cette nuit fait suite à celui qui est intervenu dimanche soir à Saint-Egrève. (...) Une partie de la famille de cet homme de 47 ans, tué à Saint-Egrève, est connue pour participer activement au point de deal du quartier Hoche à Grenoble. Évidemment, il y a un lien dans tous les esprits qui se fait et nous soupçonnons qu'un gang cherche actuellement à prendre le pouvoir sur ce point de deal de Hoche. L'enquête devra le déterminer", a poursuivi M. Vaillant.
"Ces points de deal sont extrêmement rémunérateurs, puisque les professionnels évaluent qu'un point de deal qui fonctionne correctement peut générer 10 000 euros de chiffre d'affaires par jour. Un point de deal qui fonctionne très bien, c'est plus de 30 000 euros de chiffre d'affaires par jour. C'est entre 3 et 11 millions d'euros par année", a indiqué le procureur.
Un adolescent connu de la justice
Connu de la justice, l'adolescent avait été déclaré coupable par le juge des enfants, en juin 2024, de détention de stupéfiants et recel de bien provenant de la cession non autorisée de stupéfiants, a indiqué le procureur adjoint de la République de Grenoble, François Touret de Coucy. "Il faisait l’objet d’une mesure éducative judiciaire avec notamment interdiction de paraître au quartier Carrare à Echirolles (un autre important point de deal, NDLR)", a-t-il ajouté.
Il devait, par ailleurs, être jugé le 26 novembre prochain pour détention de stupéfiants, recel de bien provenant de la cession non autorisée de stupéfiants et refus de remettre la clé de déchiffrement d’un moyen de cryptologie. L'adolescent avait été placé sous contrôle judiciaire avec notamment l’interdiction de paraître au quartier Hoche, où s'est déroulée la fusillade, et l’obligation de respecter un placement. Placé dans un EPE, il était déclaré en fugue depuis le 22 octobre à 17h45, précise le parquet.
La deuxième victime, blessée à une jambe, "a fait l’objet d’une déclaration de culpabilité par le juge des enfants de Grenoble le 7 octobre 2024 pour des faits de recel de vol et port d’arme de catégorie D", indique le procureur adjoint. Il avait aussi été mis en examen en juillet 2024 pour extorsion avec arme et tentative de vol avec arme commis en 2021.
Une série de violences à Grenoble
Lors de sa conférence de presse, le procureur est revenu brièvement sur la multitude de faits de violences constatés dans l'agglomération grenobloise : "Depuis le début de l'année, nous comptabilisons une cinquantaine de tirs et de fusillades liés au trafic de stupéfiants. Et nous dénombrons six morts directement liées à ce trafic."
Le procureur a tenu à rappeler les actions des forces de l'ordre pour tenter d'endiguer les trafics de drogue dans l'agglomération grenobloise et dans le département : "Les policiers et les gendarmes agissent avec le parquet et la justice en général pour interpeller des auteurs de détention illégale d'armes et des trafiquants de stupéfiants."
"On ne va pas cesser. La lutte contre le narcotrafic est une priorité locale. (...) Ma grande crainte, c'est que ces narcotrafiquants infiltrent encore plus toute notre société. Je les comparerais à des mauvaises herbes qu'il faut couper régulièrement si on veut éviter qu'elles n'envahissent tout un terrain", a conclu le procureur.