Les habitants du Carrare, un immeuble considéré comme un important point de deal à Échirolles (Isère), sont priés d'évacuer leur logement dans les trois prochains jours. Le bâtiment est concerné par deux arrêtés de mise en sécurité et d'évacuation des lieux.
Les habitants du Carrare ont 72 heures pour quitter les lieux. Ce mardi 24 septembre au matin, la maire d'Échirolles, Amandine Demore (PCF), a signé deux arrêtés de mise en sécurité et d'évacuation de l'immeuble, considéré comme un important point de deal de l'agglomération grenobloise.
"À l'issue d'un délai de 72 heures, tous les occupants devront avoir évacué les lieux, cette mesure étant prise pour leur propre sécurité au vu des dysfonctionnements constatés", explique l'édile dans un communiqué. Des travaux de sécurisation d'urgence devraient ensuite être menés pour "réinstaurer des conditions de vie décentes".
Cette décision a été prise après plusieurs expertises menées depuis avril dernier. Celles-ci ont mis en lumière "que la sécurité des résidents ne peut être garantie en raison du risque incendie et électrique, et qu'ils s'exposent à un 'danger de mort permanent'."
Point de deal et opérations de police
"Cette situation découle des nombreuses dégradations générées par les actes de malveillance liés au trafic de drogue qui pourrit la vie des résidents et des riverains de cet immeuble du centre-ville depuis plusieurs années, sans compter l’évolution récente du climat insécuritaire en lien avec les fusillades liées à la guerre de gang touchant le territoire ces dernières semaines", poursuit la maire dans le communiqué.
L'édile évoque "une insécurité liée au trafic", mais aussi une "dégradation alarmante des espaces communs et des logements".
Ces dernières semaines, le Carrare, "objet d'attention particulière" de la part de la préfecture de l'Isère, a été au cœur de plusieurs opérations de police. Le 9 août dernier, les forces de l'ordre étaient intervenues sur les lieux.
Un fusil d'assaut, un pistolet chargé et des gilets pare-balles avaient été retrouvés dans un appartement squatté. Quinze personnes avaient été interpellées et un homme, soupçonné de gérer le point de deal, avait été mis en examen et écroué.
Un relogement d'urgence
Cette décision d'évacuation a été prise en concertation avec la préfecture, la police nationale, le parquet de Grenoble, la Métropole et des experts de la sécurité du bâtiment et de l'habitat.
Amandine Demore a fait appel aux services du Centre communal d'action sociale (CCAS) pour "mettre en place un accompagnement social, ainsi que de veiller à la mise à l'abri, par un relogement d'urgence, des habitants impactés par la fermeture de ce bâtiment".