Affaire Eric Foray : "Ce n'est ni un accident ni un suicide", soutient son compagnon après la nouvelle découverte d'ossements

La voiture d'Eric Foray, disparu dans la Drôme le 16 septembre 2016, a été retrouvée dans une zone montagneuse du Vercors à proximité de restes humains. Le compagnon de la victime espère que ces éléments donneront un nouveau souffle à l'enquête.

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Une voiture, des restes humains et des affaires appartenant à Eric Foray. Plus de six ans après la disparition du quadragénaire dans la Drôme, les investigations semblen prendre un nouveau tournant. Les enquêteurs ont mis au jour de nouveaux éléments, notamment la voiture lourdement accidentée de la victime, découverte en contrebas d'une route de montagne du Vercors.

Les événements semblent s'accélérer quelques mois après la découverte d'un crâne "identifié comme celui d'Eric Foray", a annoncé le procureur de Valence jeudi 6 avril. "Même avec la découverte du crâne, j'arrivais encore à espérer que ça soit une erreur et qu'Eric soit vivant. Maintenant, je suis obligé de me rendre à l'évidence puisqu'on a retrouvé ses vêtements. C'est lui, c'est sûr. Tout s'écroule", raconte son compagnon, François-Régis Pique.

J'espère avoir un endroit où me recueillir, qu'il repose en paix. Et savoir.

François-Régis Pique, compagnon d'Eric Foray

à France 3 Alpes

Lui n'a jamais perdu espoir ni baissé les bras au fil des années, malgré un deuil impossible. Et enfin, les premières réponses qui amènent d'autres questionnements. "Pourquoi a-t-on retrouvé le crâne au mois d'août et le reste des ossements seulement maintenant ? Où était le crâne par rapport à la voiture ? Ça pose de sacrées questions", ajoute-t-il, souhaitant voir "enfin" l'enquête avancer.

"J'espère des réponses, qu'on me dise exactement ce qu'il s'est passé et récupérer Eric. Je sais que ça ne va pas se faire du jour au lendemain mais j'espère avoir un endroit où me recueillir, qu'il repose en paix. Et savoir", songe François-Régis Pique qui a imaginé une multitude de scénarios. "Tout nous passe par la tête quand on ne sait rien. C'est effarant. J'espère qu'il n'a pas souffert, c'est tout."

"Le suicide, c'est impossible"

Seule la thèse criminelle semble ne faire aucun doute pour le compagnon d'Eric Foray, "persuadé que ce n'est ni un accident ni un suicide". "Je savais très bien à quel point on pouvait s'aimer, à quel point on était lié. On avait plein de projets. Le suicide, c'est impossible. On ne va pas chercher un steak au supermarché pour se suicider après. Il s'est passé quelque chose, mais quoi ?" La piste accidentelle lui apparaît tout aussi peu probable.

Eric Foray, 47 ans, a quitté le domicile du couple le 16 septembre 2016, à la mi-journée, pour aller faire des courses à Chatuzange-le-Goubet (Drôme), non loin de Romans-sur-Isère. Des vidéos de surveillance le montrent dans un supermarché et à la boulangerie. Les dernières images de lui en vie. Le quadragénaire s'est ensuite engagé sur une route sinueuse du Vercors, à une dizaine de kilomètres de son domicile, mais dans la direction opposée.

"Je ne vois pas ce qu'il pouvait faire là-bas à cette heure-là. (…) Ce n'est pas du tout la route", constate François-Régis Pique. "Pour moi, imagine-t-il, quelqu'un lui a fait du mal et a balancé la voiture dans un ravin. Mais on ne peut guère faire d'hypothèse puisqu'on ne sait pas où la voiture a été retrouvée."

Une conviction partagée par son avocat, Me Bernard Boulloud, qui salue une "avancée significative dans les investigations" après la découverte du crâne fin août 2022 par un randonneur. L'analyse des ossements retrouvés permettra de déterminer s'il s'agit bien de ceux d'Eric Foray. Et les "divers effets" découverts par les enquêteurs pourraient fournir de nouvelles pistes.

Nouvelles expertises

"Le véhicule risque de parler, ce qui nous permettra d'avancer vers la piste d'un accident ou d'un homicide, ce que nous croyons. Des traces ADN pourraient attester de la présence d'un tiers. (…) Si quelqu'un l'a emmené de force, il est possible que l'on retrouve sa trace sur une portière", confirme l'avocat grenoblois.

En 2018, des appels à témoins avaient été lancés par les enquêteurs pour déceler une éventuelle implication de Nordahl Lelandais dans deux disparitions inquiétantes survenues dans la Drôme, dont celle d'Eric Foray. Mais rien n'a permis de corroborer la piste Lelandais.

Restent des doutes, du côté des parties civiles, sur le déroulé des investigations. "Depuis le 31 août, le jour où le crâne a été découvert, et jusqu'en janvier, rien n'a été fait par les enquêteurs, affirme Me Boulloud. Je trouve très curieux, voire inquiétant, qu'il ait fallu autant de temps pour retrouver le véhicule d'Eric Foray."

"Aucune hypothèse" écartée

Il se dit aussi "très remonté" sur la communication autour des avancées de l'enquête, disant n'avoir été tenu au courant de rien jusqu'en début d'année. "Je demande juste que la justice bouge et qu'elle nous tienne au courant. Souvent, ils préviennent même les médias avant nous. Ils ne se rendent pas compte à quel point on peut souffrir", confirme son client, gardant espoir que les auteurs soient identifiés.

"On n'avait pas d'ennemis, je ne comprends pas", déplore François-Régis Pique qui dépeint Eric Foray comme le "mari idéal". "Il donnait, il s'investissait énormément, il était doux. Je ne lui vois pas de défaut."

Les investigations ont été confiées au groupe cold-cases de la Section de recherche de Grenoble, appuyée par la gendarmerie de la Drôme, et les expertises techniques à l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). L'enquête ouverte des chefs d'enlèvement et séquestration suivis de meurtre se poursuit "sans qu'aucune hypothèse, criminelle ou accidentelle, ne soit écartée", insiste le parquet de Valence.

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