Agression dans un collège près de Grenoble : le frère aîné condamné à un an de prison ferme

Le jeune homme de 19 ans jugé pour s'être introduit dans un collège de Corenc début décembre, avoir agressé et menacé de mort plusieurs personnels, a été condamné à trois ans d'emprisonnement dont deux avec sursis probatoire.

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L'un des auteurs présumés de l'agression de plusieurs membres du personnel d'un collège de Corenc (Isère) comparaissait ce lundi 8 janvier devant le tribunal correctionnel de Grenoble. Yanis C., 19 ans, a été condamné à trois ans d'emprisonnement dont deux avec sursis probatoire.

"Je n'aurais jamais dû aller au collège", a reconnu le jeune homme devant le tribunal, disant éprouver "de la tristesse et des regrets". Défavorablement connu de la justice, il était jugé pour "violence aggravée en récidive", "dégradation ou détérioration de bien d'autrui en réunion" et "menaces de mort à l'encontre de personnes chargées de mission de service public".

"Choqué et énervé"

Accompagné de l'un de ses frères mineur, Yanis C. a fait irruption le 5 décembre au collège Jules-Flandrin, non loin de Grenoble. Chef de salle dans un restaurant de Montbonnot-Saint-Martin (Isère), il avait appris le placement de sa petite sœur dans un foyer d'aide sociale à l'enfance ce soir-là alors qu'il rentrait chez lui.

L'adolescente de 12 ans, scolarisée dans cet établissement, avait rapporté des faits de violence dont elle aurait été victime au sein de sa famille et a été placée sur décision du parquet de Grenoble. Les deux frères ont alors décidé de se rendre au collège contre l'avis de leur père, s'introduisant au sein de l'établissement, fermé, en escaladant le portail avant d'agresser et de menacer de mort plusieurs personnels du collège.

Ils s'en sont pris à la principale et à son adjointe ainsi qu'à une assistante sociale, un enseignant qui s'était interposé et un agent du collège. Plusieurs professeurs se trouvaient dans l'établissement pour un conseil de classe au moment des faits.

Les témoins ont unanimement décrit un agresseur "plein de haine". "J'étais choqué et énervé", s'est défendu Yanis C. devant le tribunal. Trois ans d'emprisonnement dont la moitié ferme et l'autre assortie d'un sursis probatoire avaient été requis par le parquet.

"Déferlement de haine"

"On a beaucoup entendu le prévenu s'ériger en qualité de victime mais on n'a pas entendu d'excuses ni de demande de pardon. On n'a entendu aucun élément faisant état de réelle empathie", estime l'avocate de quatre des parties civiles, Me Michèle Girot-Marc, rappelant que la principale reste "extrêmement choquée."

"La violence, le déferlement de haine dont a été victime le personnel scolaire est absolument inqualifiable", a ajouté Me Girot-Marc. Présenté en comparution immédiate le 7 décembre, le prévenu avait demandé un délai pour préparer sa défense et avait été placé en détention provisoire au centre pénitentiaire de Varces. Son plus jeune frère, présenté au juge des enfants, a lui été placé sous contrôle judiciaire.

"Yanis C. a émis des regrets par rapport à son geste, par rapport à l'intrusion dont il s'est rendu responsable dans cet établissement scolaire. (...) Je crois que ces regrets sont sincères, ce n'est pas simplement une posture d'audience. C'est quelqu'un qui a entamé un chemin de réflexion", déclare l'avocat du prévenu, Me Julien Durand, décrivant "un jeune garçon qui a été débordé par son émotion (...) qui a eu un comportement stupide".

Le tribunal n'ayant pas retenu d'aménagement de peine, il effectuera sa détention dans un centre pénitentiaire. Sa peine est assortie d'une obligation de soins psychologiques, de l'interdiction d'entrer en contact avec les victimes ainsi que de paraître à Meylan et Corenc pendant trois ans.

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