Les réactions politiques se multiplient depuis l'interpellation ce lundi des 4 jeunes suspectés d'avoir agressé dans la nuit du 19 au 20 avril des militants des Républicains, également membres de l'UNI, au centre-ville de Grenoble. Jugeant "excessives" les méthodes employées par la Justice excessives, élus de gauche et syndicats demandent leur libération immédiate.
L'affaire prend une tournure de plus en plus en politique. Après l'arrestation et le placement en garde à vue lundi 25 avril de 4 quatre jeunes suspectés d'avoir agressé des militants de l'Union nationale Inter Universitaire (UNI) également membres des Républicains (LR) dans la nuit du 19 au 20 avril à Grenoble, élus de gauche et syndicats montent au créneau.
Un rassemblement devant l'Hôtel de police
Ce soir, une manifestation a eu lieu devant l'hôtel de police de Grenoble à l'appel du NPA 38, de l'Unef, de Solidaires et de la CGT. La Confédération Générale du travail qui dénonce, dans un communiqué, "l’instrumentalisation politique de cette affaire par Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse [...] visant à criminaliser une jeunesse qui se mobilise au quotidien contre le racisme face aux méthodes et provocations répétées des militants d’ultra droite de l’UNI".
Une centaine de personnes étaient présentes à ce rassemblement.
Plus tôt dans la journée, Philippe Poutou, leader du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) et ex-candidat à l'élection présidentielle avait lui appelé à la libération immédiate des 4 étudiants.
La campagne présidentielle émaillée d'incidents à Grenoble
De son côté, Guillaume Gontard, sénateur de l'Isère et Président du groupe écologiste a adressé une lettre au Procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant. "À 7h du matin, quatre jeunes étudiants et lycéens, dont un mineur, ont été arrêtés à leur domicile [...] suite à une plainte de l’UNI et des Républicains" peut-on lire dans ce courrier. "Ces arrestations à grand renfort de moyens policiers et la perspective d’une justice expéditive m'inquiètent au plus haut point. À Grenoble, la campagne présidentielle a été l’occasion de plusieurs incidents lors de meetings organisés par des personnalités de gauche (François Ruffin, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou) ayant été perturbés par des militants de l’UNI. Toute la lumière doit être faite sur les faits qui leur sont reprochés" conclut Guillaume Gontard qui demande que "la justice soit rendue dans des conditions normales, c’est à dire que les 4 jeunes puissent choisir leur avocat et non contraints d’accepter un avocat commis d’office".
Toutes ces interventions ont évidemment fait réagir à droite. Pour Clément Chappet, candidat LR aux prochaines Législatives qui avait lui-même été agressé par des militants de gauche il y a quelques mois sur un marché grenoblois, le sénateur Gontard veut "rompt la digue et s'allie avec la gangrène antifa qui ne connaît que la violence".
De son côté, Alain Carignon, conseiller municipal LR à Grenoble, demande "l'arrêt des provocations insupportables de l'extrême gauche". Le président du groupe d'opposition à la mairie de Grenoble se dit "étonné du silence assourdissant d'Eric Piolle et de la majorité municipale", et affirme qu'il n'acceptera "jamais que cette violence politique soit institutionnalisée par la municipalité et les organisations qui soutiennent les auteurs de ces actes intolérables".