Depuis ce lundi 11 mars, Abdelhamid D. comparait devant la cour d’assises de l’Isère, accusé de tentative de meurtre. En septembre 2021, il aurait poignardé à plusieurs reprises un individu à la terrasse d’un bar du centre de Grenoble. Il encourt 30 ans de réclusion criminelle.
Ce lundi 11 mars s’est ouvert le procès d’Abdelhamid D. devant la cour d’assises de l’Isère. L’homme de 55 ans est poursuivi pour tentative de meurtre, accusé d’avoir assené trois coups de couteaux à un individu, le blessant grièvement, pour un différend financier de 1 000 euros.
Une dette de 1 000 euros
Les faits remontent au 3 septembre 2021. Alors qu’Abdelhamid D. est attablé à la terrasse du Bilboquet, un bar de la rue Lesdiguières à Grenoble, un individu d'une trentaine d'années s’approche, le ton monte entre les deux hommes et une altercation éclate. C’est là que l’accusé a poignardé la victime de trois coups de couteaux. Dans un état grave, il est transporté au CHU de Grenoble avec un pronostic vital engagé.
Abdelhamid D, lui, prend la fuite avant d’être interpellé une quinzaine de jours après les faits. Lors de sa garde à vue, il "admet sa présence sur place et explique qu’un litige portant sur une somme de 1 000 euros l’opposait à la victime". Il reconnaît les faits, mais toujours nie l’intention de tuer. C’est tout l’enjeu du procès qui se tient jusqu'à mardi devant la cour d’assises de l’Isère.
L'intention de tuer au cœur des débats
"Les faits sont reconnus dans leur matérialité par mon client, nous dit l’avocat de la défense, Me Arnault Monnier. Tout l’enjeu du débat devant la cour d’assises sera de caractériser une intention homicide. De notre côté et de façon constante, cette intention est niée. S’il existait un différend financier entre les deux parties, il est bien évident que cela ne constitue pas le mobile d’un meurtre. Mon client attendait une somme d’argent depuis plusieurs mois. En réalité, il avait déjà fait une croix sur cette somme d’argent."
Mais pour Me Ronald Gallo, l’avocat de la partie civile, l'accusé tente de minimiser son geste. "Je pense qu’il y a un décalage entre le moment où il a commis les faits et les trois ans qui viennent de s’écouler au cours desquels il a eu le temps de réfléchir et de se dire : 'Ce n’est pas possible que j’aie pu vouloir la mort de la victime', dans la mesure où la cause de cette agression ne paraît pas être en adéquation avec le geste."
Aujourd’hui sortie d’affaire, la victime espère que ce procès permette une prise de conscience. "Ce que mon client souhaite aujourd’hui, c’est que l’accusé prenne conscience du mal qu’il lui a fait et tel n’apparaissait pas comme être le cas tout au long de l’instruction," ajoute Me Gallo.
L’accusé encourt une peine de 30 années de réclusion criminelle. Le verdict de la cour d’assises de l’Isère est attendu ce mardi 12 mars au soir.