Le fanion de l'Aviron grenoblois va flotter haut aux Jeux olympiques de Tokyo cet été. Quatre des 12 athètes français qualifiés sont membres du club isérois. Entretien avec Alain Waché, le directeur général de la structure, qui revient sur cette performance.
Les eaux de la Sea Forest, le site des compétitions d'aviron et de canoë dans la baie de Tokyo pour les JO 2021, sont réputées tumultueuses. Pas de quoi effrayer les rameurs de l'Aviron grenoblois qui doivent parfois dompter des conditions difficiles sur l'Isère, leur terrain de jeu quotidien. Ils seront quatre athlètes isérois parmi les 12 hommes et femmes de l'équipe française olympique au Japon. Un record pour l'Aviron grenoblois et une immense fierté pour Alain Waché, le directeur du club.
Chez les femmes, Laura Tarantola est qualifiée en deux de couple. C'est peut-être la plus solide chance de médaille pour le camp grenoblois. "Cela fait un moment qu'elle est la meilleure française. Depuis une olympiade, elle est au top. Elle a été cinquième des championnats du monde en 2019", dit Alain Waché. Emma Lunatti est la deuxième féminine. Elle a obtenu sa qualification en quatre de couple au mois de mai.
Du côté des hommes, ce sont les jumeaux Thibaud et Guillaume Turlan, qualifiés en deux sans barreur, qui seront sur la ligne de départ. "Maintenant, ils plongent tous pour une période de deux mois d'apnée où ils ne vont faire que s'entraîner", souffle Alain Waché.
Un trou générationnel après la médaille d'or de Sydney
Si l'on jette un coup d'oeil dans le rétroviseur - quoique les rameurs n'en aient pas besoin car ils tournent déjà le dos à la ligne d'arrivée sur l'eau -, l'Aviron grenoblois a déjà remporté un titre olympique à Sidney en 2000, mais n'a jamais compté autant de ses membres en partance pour les Jeux. "Après le titre en 2000 de Xavier Dorfman, nous avons eu un trou générationnel. J'espérais qu'à Rio en 2016, on arrive à avoir plus d'un athlète qualifié, mais ça n'avait pas été le cas. Alors avoir quatre athlètes aux JO, c'est un peu l'aboutissement d'un travail de nombreuses années. On fait un travail avec les établissements scolaires depuis 20 ans", raconte Alain Waché.
À Tokyo, Alain Waché croit en la possibilité de voir l'un de ses protégés décrocher une médaille. "Nos bateaux ne comptent pas parmi les favoris, mais ils peuvent à leur manière tous réussir un super truc aux JO", sourit Alain Waché. Avant de partir pour la baie de Tokyo, l'équipe de France olympique sera en stage dans le Jura au lac de Vouglans. Et ce mercredi 9 juin en fin d'après-midi, une rencontre avec les athlètes est organisée à la base nautique du pont d'Oxford.