Selon le procureur de la République, le gendarme ayant abattu un braqueur dans une station-service de Seyssinet-Pariset près de Grenoble, a été placé en garde à vue, avant d’être relâché samedi 28 mai. Alors que des vidéos amateur circulant sur les réseaux sociaux depuis vendredi 27 mai interrogent sur le déroulé des faits, le Parquet est à la recherche d'autres images filmées par des témoins sur place.
Ce dimanche 29 mai, le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant a indiqué dans un communiqué que le gendarme impliqué dans la mort d’un braqueur dans une station-service de Seyssinet-Pariset a été placé en garde à vue, puis relâché samedi 28 mai dans l’après-midi, "à l’issue de la remise en situation sur les lieux".
"Ces enquêtes judiciaires sont automatiques quand il y a un usage des armes par un policier ou gendarme", indique le Procureur.
Pour rappel, vendredi 27 mai vers 17 heures, un braquage a eu lieu dans une station-service Total située à Seyssinet-Pariset, à proximité de Grenoble en Isère. Très vite sur place, les gendarmes ont fait feu en direction du braqueur, le blessant mortellement. L'individu était âgé 63 ans. C'était "un voisin qui venait régulièrement acheter de l'alcool à la station-service", explique Eric Vaillant. Le suspect avait préalablement "tiré un coup de feu à l’intérieur du commerce", sans faire de blessés.
Dans la foulée, la section de recherches de la gendarmerie de Grenoble et l'IGGN (Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale) ont été saisies. La première concernant le vol avec arme et la seconde concernant "l'usage des armes par le gendarme".
Des vidéos amateur au centre de l’enquête
A la suite de ce braquage, des vidéos circulant sur les réseaux sociaux interrogent sur le déroulé des faits.
Dans l'une d'entre elles, on y voit le suspect assis au sol, à côté d’une voiture de gendarmerie. Il semble lever les bras un instant. Difficile de distinguer si l’homme tient une arme entre les mains. Cinq coups de feu détonnent ensuite, sans pouvoir voir d’où ils proviennent. L’angle de vue change, on voit alors le suspect allongé au sol, très grièvement blessé, un gendarme le tenant en joue.
Une autre vidéo amateur, prise sous un autre angle de vue, circule également sur les réseaux sociaux. Elle permet de voir nettement deux gendarmes qui tiennent en joue l'individu assis au sol, immobile. Là encore, difficile de distinguer si l’homme tient une arme entre les mains. L'un des militaires tire alors à trois reprises en direction du braqueur, qui s'effondre. Dans cette deuxième vidéo déclenchée avec quelques secondes de décalage par rapport à la précédente, on n'entend pas les deux premiers coups de feu. Impossible donc de savoir qui les a tirés.
Le militaire était-il en danger de mort au moment de tirer ?
"Le gendarme explique que le braqueur continuait à le menacer avec son arme malgré ses demandes de lâcher son arme", indique le Procureur.
Interrogé par nos confrères de TF1, l’avocat du gendarme, Maître Laurent-Franck Lienard affirme que "l’individu était armé, il avait son arme dans son pantalon, il tentait de la saisir. Malgré les injonctions du gendarme, il a tout le temps essayé de saisir son arme et donc le gendarme ne pouvait pas s’approcher au risque de se faire tirer dessus". Selon Maître Lienard, le braqueur tenait également une bouteille d’alcool à la main.
Dans son communiqué, le procureur de la République Eric Vaillant invite "les personnes qui disposent de vidéos à les communiquer via la plateforme de signalement de l’IGGN, avec le mot-clé SEYSSINET, ou à se présenter à la gendarmerie la plus proche". L’enquête se poursuit afin d’établir la chronologie exacte des faits.