Il y a un an, les laboratoires Urgo ont été condamnés à verser une amende de plus d'un million d'euros, pour infraction à la loi anti-cadeaux. Sur le ressort du tribunal de Grenoble, 85 pharmaciens ont bénéficié de ce système. Le montant des cadeaux perçus varie de moins de 1 500 euros à plus de 15 000 euros.
Après les laboratoires Urgo, c'est au tour des bénéficiaires de "gratifications en nature" de rendre des comptes à la justice. Un an après la condamnation des laboratoires à une amende de plus d'un million d'euros pour infraction à la loi anti-cadeaux, des dizaines de pharmaciens isérois doivent répondre de leurs actes : 85 professionnels font l'objet d'une procédure pénale.
"Les dossiers ont été classés selon le montant des cadeaux perçus", explique Eric Vaillant, procureur de la République de Grenoble. Pour les cadeaux d'un montant de moins de 1 500 euros, les 32 pharmaciens concernés recevront un avertissement pénal probatoire, "un rappel à la loi", précise le procureur, et devront peut-être verser "une indemnisation à l'ordre des pharmaciens".
Des cadeaux supérieurs à 15 000 euros
Deuxième catégorie : les bénéficiaires de cadeaux allant de 1 500 euros à 15 000 euros. Au total, 49 personnes sont concernées et se verront proposer une composition pénale. "Une procédure permettant au procureur de proposer une ou plusieurs sanctions à la personne ayant commis l'infraction", souligne Eric Vaillant. Ils devront aussi verser une amende à hauteur de 20 % des avantages perçus.
Enfin, les quatre dossiers d'un montant supérieur à 15 000 euros seront poursuivis par le tribunal correctionnel, par le biais d'"une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité".
En décembre dernier, l'affaire a refait surface car le nom de Agnès Firmin-Le Bodo, alors ministre de la Santé, est apparu parmi les bénéficiaires. Elle est suspectée d'avoir reçu, sans les déclarer, plus de 20 000 euros de cadeaux de la part d'Urgo, dans le cadre de ses fonctions de pharmacienne.