Ce vendredi, des habitants du hameau de la Bérarde, en Isère, ont pu revenir brièvement à leur domicile, une semaine après la catastrophe. Ils ont été escortés dans le cadre de deux convois, encadrés pars des pompiers et des gendarmes du PGHM.
Un retour possible, une semaine après la catastrophe. Quelque 36 habitants du hameau de la Bérarde, situé sur la commune de Saint-Christophe-en-Oisans, en Isère, vont pouvoir enfin revenir chez eux, ce vendredi 28 juin, pour y récupérer des effets personnels.
Parmi eux, Jacky, bénévole au Club alpin français, accompagné de la gardienne d'un refuge de la Bérarde. Il souligne la chance d'avoir échappé au pire. "On s'aperçoit que dans ce malheur, on a eu beaucoup de chance parce que le week-end dernier, on devait organiser les 150 ans du Club alpin français. Il y avait deux cars qui étaient prévus pour monter nos adhérents, plus tous ceux qui devaient monter en voiture. On avait pratiquement 200 personnes au club alpin de la Bérarde. Et à 24 heures près, on y a échappé."
Des travaux d'urgence pour assurer les deux convois
Dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 juin, une centaine de personnes ont été évacuées en urgence par hélicoptère, dans la vallée du Vénéon, pour échapper à une crue torrentielle qui a tout emporté sur son passage. Le village a été enseveli sous "14 mètres de boue et de rocs", indiquait ce jeudi le président du parc national des Écrins.
Dans les jours qui ont suivi, une piste de secours avait été mise en place vers Venosc et Saint-Christophe-en-Oisans. Mais celle-ci a été recouverte à plusieurs reprises par le torrent du Vénéon, touché par une nouvelle crue après d'importantes précipitations.
De nouveau, dans la nuit du 27 au 28 juin, une partie du remblai s'est effondrée sur la route provisoire au niveau de Plan du lac, faisant redouter un nouveau report des convois. Mais des travaux d'urgence ont été entrepris afin de remettre la piste en état. Les habitants ont pu se rendre dans leur maison, accompagnés par des pompiers spécialisés dans les bâtiments en péril et des gendarmes du PGHM de l'Isère.
Le retour vécu comme "un pèlerinage"
Le retour à la Bérarde, Jacky l'attendait afin "d'aller voir, d'aller toucher, de sentir le bâtiment" qu'il espère mettre "en sécurité". Il décrit ce moment comme "un pèlerinage". "C'est notre vie. Nous, les personnes âgées, ça fait 50 ans qu'on va, qu'on vient. Je connais toutes les pierres par leur prénom depuis le temps que je pratique la haute vallée du Vénéon", sourit-il.
Avant cette opération, les pompiers ont mis en place un dispositif de code couleur sur les habitations afin de les classer selon leur dangerosité, sur une échelle allant du vert au noir. "Par les photos aériennes qui nous ont été fournies, (le club alpin) semblerait épargné", indique Jacky. "On vient d'apprendre que les portes ont été enfoncées. Il y a vingt ou trente centimètres de boue à l'intérieur. Mais la structure par elle-même tient debout. Je voulais faire toute une série de photos pour faire suivre à notre fédération, à Paris. Ne serait-ce que pour commencer à travailler le dossier d'assurance."
En évoquant le futur, Jacky estime que cet événement a précipité sa retraite en tant que bénévole ainsi que celle de la gardienne. "Elle voulait prendre sa retraite plus ou moins en fin d'année. Moi aussi, je voulais partir. Mais là, je crois qu'on va être forcés d'arrêter notre activité que nous pratiquons depuis de nombreuses années", partage-t-il avec émotion. Les opérations doivent prendre fin vers 16 heures ce vendredi.