L'expérimentation "Oui pub" débute ce jeudi dans la métropole de Grenoble. Elle va durer trois ans et pourrait être, selon les conclusions, étendue à l'ensemble du territoire.
Recevoir de la publicité seulement si vous l'avez décidé. Le dispositif "Oui pub" va entrer en vigueur jeudi 1er septembre dans la métropole de Grenoble. Cette expérimentation mise en place dans 14 collectivités vise notamment à limiter le gaspillage.
Qu'est-ce-que cela va changer ? Comment fonctionne le dispositif ? Voici ce qu'il faut savoir sur "Oui pub".
Comment cela fonctionne-t-il ?
A l'inverse du dispositif "Stop pub" qui nécessitait de coller une étiquette sur sa boîte aux lettres pour ne pas recevoir de prospectus, les personnes souhaitant continuer à en recevoir devront désormais apposer un autocollant "Oui pub".
La période d'information des habitants et de distribution des autocollants a commencé le 1er mai. Les personnes souhaitant s'en procurer sont invitées à se rapprocher des services de la métropole de Grenoble. Il est également possible d'en commander en ligne.
Quelles communes sont concernées ?
Les 49 communes de Grenoble-Alpes Métropole sont concernées par ce dispositif pour une durée de trois ans, jusqu'en 2025. La métropole s'était portée candidate, avec 13 autres collectivités en France, pour participer à cette expérimentation. Elle est lancée ce jeudi dans onze d'entre elles, trois autres les rejoindront le 1er février 2023.
Le dispositif concerne, en tout, 2,5 millions de personnes "habitant dans des zones représentatives du territoire français", selon le cabinet du Premier ministre.
Quel est le but ?
"Oui pub" s'inspire d'une proposition de la Convention citoyenne pour le climat qui souhaitait "réguler la publicité pour réduire les incitations à la surconsommation". La mesure a été votée dans le cadre de la loi Climat et résilience d'août 2021.
L'objectif premier est de limiter le gaspillage mais aussi de "permettre aux collectivités de réduire leurs charges liées à la collecte et au traitement des déchets".
L'autocollant "Stop pub" a été apposé sur environ un tiers des boîtes aux lettres depuis son instauration en 2004. Malgré la mise en place de ce dispositif, près de 900 000 tonnes d'imprimés publicitaires non adressés ont été distribués en 2019. Et "une part significative de cette publicité est jetée sans avoir été lue", d'après une enquête de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME).
Et après ?
A l'issue de cette expérimentation, un rapport sera établi par un comité d'évaluation afin "d'évaluer l'impact de l'expérimentation sur la production et le traitement des déchets papier, ses conséquences sur l'emploi, sur les secteurs d'activité concernés, sur les comportements des consommateurs, mais aussi sur les éventuelles difficultés de généralisation d'une telle mesure", selon un communiqué du ministère de la Transition écologique.
L'évaluation du dispositif se basera sur quatre indicateurs :
- Les impacts environnementaux : évolution des flux d’imprimés publicitaires non adressés jetés et de quantités de papiers consommées, impact en termes de report vers des pratiques numériques…
- Les impacts économiques : réduction de charges pour les enseignes et éventuelles variations des ventes, évolution des coûts de gestion des déchets pour les collectivités et impacts sur les emplois.
- Les impacts comportementaux : niveau d’adoption de la mention "publicités acceptées" sur les boîtes aux lettres, effet de report vers d’autres supports de publicité dont numérique…
- Les impacts de compréhension, d’adhésion et de satisfaction : niveau de compréhension du système mis en œuvre, implication des parties prenantes du territoire, satisfaction du public…
Selon les conclusions du rapport, le dispositif sera appliqué, ou non, à l'ensemble du territoire.