En Isère, le marché de la mort se développe autour de la tendance du personnalisable. Suivant les demandes des familles, les pompes funèbres intercommunales de Grenoble acceptent d'organiser des cérémonies parfois "extravagantes" pour mieux refléter la personnalité du défunt.
Un cercueil personnalisé, un portrait, un porte-clés souvenir... Les articles funéraires personnalisés à l'image du défunt et de sa vie sont en plein essor. Cette forme d'hommage insolite qui casse les codes traditionnels est "tendance", affirme-t-on aux pompes funèbres intercommunales de Grenoble.
S'adaptant aux demandes des familles, la première entreprise funéraire de l'agglomération grenobloise vient de sortir un nouveau modèle de cercueil baptisé "Signature". Il permet d'écrire un mot d'adieu à la craie sur le cercueil, un dernier message au défunt avant le grand départ. Et un autre modèle rencontre un succès grandissant : le cercueil décoré selon la personnalité du mort.
Parmi les possibilités : un paysage des Alpes, ambiance chasse ,"Eden" ou toute autre image de son passage sur terre. "Ca peut être une photo des proches, d'une montagne, d'un chat, d'un chien... On peut faire tout ce qu'on veut. Ca permet d'avoir un cercueil unique", explique Sabine Marcone, conseillère aux pompes funèbres intercommunales.
Les plaques et ornements funéraires peuvent eux aussi être personnalisés à souhait. Fini le simple médaillon déposé sur la tombe, place aux albums de famille en plexiglas et en couleurs. Une série de photos que les visiteurs peuvent faire défiler en souvenir du mort.
Le porte-clés souvenir est également l'un des best-sellers du moment : "la famille peut récupérer un petit porte-clés qui se détache de la plaque funéraire", note Aurélie Journet, conseillère funéraire. "On suit l'évolution des demandes des familles qui souhaitent avoir quelque chose qui correspond au défunt avec sa photo, sa passion, sa famille ou un animal avec le texte qu'il souhaite", ajoute-t-elle.
Des "demandes extravagantes"
Concernant la cérémonie en elle-même, le rituel religieux recule devant les cérémonies civiles. En 10 ans, elles sont passé de 15 à 50% des funérailles orchestrées par les pompes funèbres de Grenoble. Sans l'espérance d'un au-delà, sans le sens du sacré, il faut inventer d'autres formes d'hommage au cher disparu qui peuvent passer par des textes, des photos ou d'autres moyens plus insolites.
"On accepte certaines demandes qui peuvent paraître extravagantes : mettre une moto dans la salle si la personne était motarde, peindre le cercueil pendant toute la cérémonie si le défunt était artiste...", liste Bertrand Ferragut, maître de cérémonie.
Alors que la crémation représente aujourd'hui la moitié des obsèques, le choix des urnes est infini, pour conserver ou disperser les cendres. On peut même y brûler un coeur... indestructible, en pierre réfractaire. Mais certaines traditions résistent comme le chrysanthème, la fleur de la Toussaint. Un symbole d'éternité qui dure au moins jusqu'aux premières gelées.