"Cette décision envoie un signal aux stations de ski" : la justice annule le projet d'aménagement de l'Alpe d'Huez

L'expansion immobilière est ralentie à l'Alpe d'Huez. Jeudi 15 février, le tribunal administratif de Grenoble a annulé le Plan Local d'Urbanisme de la commune. France Nature Environnement, qui contestait le projet, se félicite de cette décision. La mairie, elle, s'aligne.

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L’Alpe d’Huez stoppée dans son élan. Le tribunal administratif de Grenoble a annulé, jeudi 15 février, son Plan Local d’Urbanisme (PLU). Datant de 2019, cette feuille de route prévoyait, entre autres, la création de 2400 nouveaux lits touristiques. Objectif : retrouver la capacité d’accueil des années 1990, pour atteindre 31 000 lits à l’horizon 2034.

"La juridiction a considéré que le rapport de présentation du document est insuffisant et insincère concernant l’analyse des besoins et potentiels de réhabilitation de l’immobilier de loisir", précise France Nature Environnement (FNE) Isère, qui avait déposé un recours en janvier 2020 contre ce projet.

Depuis la loi Montagne II, les stations doivent dresser un diagnostic sur le besoin d’aménagement. Pour les militants, ce plan était aussi "déconnecté des enjeux liés au réchauffement climatique", précise Elodia Bonel, juriste au sein de la fédération.

Qui dit création de nouveaux lits touristiques, dit la construction d’établissements. "Des nouveaux aménagements, ça signifie toujours plus de foncier, plus de terres agricoles et naturelles détruites. Ce n’était pas envisageable".

La station de montagne enregistre 60 % de lits touristiques « froids », c’est-à-dire des lits occupés moins de quatre semaines par an. "En créer d’autres était illogique. C’est ce que pointe le rapport. Cette décision envoie un signal aux stations de ski. Il faut qu’elles soient raisonnables dans leurs projets immobiliers".

Tout le monde d’accord ?

"On comprend les remarques de FNE. Il n’y a absolument aucun conflit", précise Jean-Yves Noirey, maire de l'Alpe d'Huez. Lui respecte la décision du tribunal administratif. "Nous ne sommes pas surpris. C’était un projet volontairement agressif, car à l’époque, l’économie de la station allait mal, les propriétaires ne louaient plus, il y avait de moins en moins de lits touristiques ce qui faisait craindre notre santé économique".

On partage le même combat que France Nature Environnement. Nous les connaissons, et nous les comprenons.

Jean-Yves Noyrey, maire de l'Alpe d'Huez

Pour remonter la pente, la municipalité a investi dans les remontées mécaniques. "On les a rendues plus performantes, pour que le domaine skiable soit exploité dans son ensemble. La fréquentation a suivi, l’économie avec". La mairie mise également sur des événements, notamment en période d’été.

"On partage le même combat que France Nature Environnement. Nous les connaissons, et nous les comprenons. Maintenant, je leur pose une question : comment faire pour assurer la survie des villages en montagne ? Nous cherchons des solutions, nous pouvons nous tromper".

Un nouveau PLU doit être présenté dans les prochains mois, beaucoup plus allégé. FNE assure de son côté rester attentive. Un projet de la municipalité avait déjà été retoqué en 2019. "Seule la réhabilitation du parc immobilier existant" reste la seule solution pour assurer l’activité de l’Alpe d’Huez.

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