Chute d’un car dans un ravin en Isère : ce que l’on sait de l’accident qui a fait 21 blessés, dont 18 enfants

Samedi matin, un car transportant 46 personnes a plongé dans un ravin à hauteur de Corps, une commune située au sud de l’Isère. Le dernier bilan de la préfecture fait état de 21 blessés, dont 18 enfants. Retour sur cette journée intense, pendant laquelle plus d'une centaine de personnes se sont mobilisées pour secourir les victimes.

Il est encore tôt ce samedi matin lorsque l’autocar traverse la petite commune de Corps. À son bord se trouvent 40 enfants scolarisés en primaire et leurs accompagnateurs.

Originaire de Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, le groupe rentre d’une colonie de vacances organisée dans les Hautes-Alpes. Ce matin-là, ils roulent en direction de la gare de Grenoble, où ils doivent prendre un train pour retourner en région parisienne.

8h45 : l'accident 

Circulant sur la nationale 85, une route particulièrement sinueuse, le car aborde un virage serré au niveau de la déchetterie. Sans raison apparente, il poursuit sa route tout droit et dévale six mètres en contrebas.

À leur arrivée sur les lieux de l’accident, les gendarmes découvrent le véhicule au fond du ravin. Au milieu des bois, le car a terminé sa course dans un ruisseau. "En arrivant, nous avons constaté que plus personne ne se trouvait à l’intérieur, à part le chauffeur blessé qui était pris en charge par les pompiers" raconte le capitaine Franck Maury, de la compagnie de gendarmerie de La Mure. Les enfants avaient été mis en sécurité et avaient déjà fait l’objet d’un premier bilan par les pompiers". 

10h : le premier bilan

Très vite, une centaine de sapeurs-pompiers, une vingtaine de gendarmes et deux hélicoptères de la sécurité civile sont dépêchés sur les lieux pour prendre en charge les victimes. La route N85 est fermée à la circulation pour faciliter le sauvetage. De son côté, la préfecture ouvre un Centre opérationnel départemental (COD) pour coordonner les opérations.

Vers 10h, un premier bilan fait état de 14 blessés, dont deux dans un état grave. À midi, le bilan est réévalué à la hausse avec 21 blessés : 2 adultes en urgence absolue et 19 personnes en urgence relative, parmi lesquelles 18 enfants. "L’ensemble des victimes a été pris en charge et est en cours d’évacuation vers les hôpitaux de Grenoble et La Mure selon l’état des victimes" précise la préfecture dans un communiqué diffusé à la mi-journée.

"Le conducteur du véhicule et sa compagne ont été gravement blessés dans l’accident et transportés au CHU avec un pronostic vital engagé, ajoute le parquet de Grenoble. Les enfants sont choqués, mais aucun ne souffre de blessures graves. Il en est de même pour l’accompagnatrice. Quatre enfants ont été transportés à l’hôpital pour observation".

Heureusement, les enfants étaient tous attachés

Eric Vaillant, procureur de la République de Grenoble

Peu après midi, Eric Vaillant, le procureur de la République de Grenoble, annonce que tous les enfants étaient attachés au moment de l’accident. "Les enfants sont tous blessés légers, ils ont été pris en charge rapidement pour être vus par des médecins. Ils ont tous été évacués dans des centres hospitaliers avec un bilan rassurant. On est sur des blessures de type traumatique comme des chocs dû à la ceinture de sécurité, mais l’accident est arrivé à faible vitesse dans une courbe, ce qui a permis de limiter l’impact sur les organismes, précise le Capitaine Christophe Marra, commandant des opérations de secours. La ceinture est un élément essentiel pour la sécurité au quotidien, d’autant plus dans ces transports en commun où la longueur des trajets peut inciter à être mobile. Là, ce n’était pas le cas, l’encadrement a été vigilant".

"Si les enfants n’avaient pas eu la ceinture, ils auraient été plus gravement blessés, confirme le Capitaine Franck Maury au micro de France 3 Alpes. Là, le bus était de dernière génération et les systèmes de sécurité à bord ont limité le bilan humain de cet accident".

12h : la piste du malaise "privilégiée"

À la suite de cet accident, le parquet décide d’ouvrir une enquête pour déterminer les causes de la sortie de route. Elle est confiée aux gendarmes de l'Escadron Départemental de Sécurité Routière de l'Isère. Très vite, la piste du malaise du conducteur est privilégiée par les autorités. "La chaussée n’était pas glissante et aucun élément dû aux conditions atmosphériques ne pourrait expliquer cet accident pour l’instant, indique le Capitaine Maury. Les auditions du chauffeur et des enfants assis près de lui permettront d’avoir plus d’éléments sur ce qu’il s’est passé".

Après avoir été fermée une partie de la journée, la N85 dite "route Napoléon" rouvre à la circulation vers midi. Connue pour sa dangerosité, elle est régulièrement le lieu d’accidents mortels, dont un en juillet 2007 qui a coûté la vie à 26 pèlerins polonais.

La solidarité s’organise à Corps

Pendant ce temps, la solidarité s'organise dans la commune où s'est produit l'accident. Fabien Mulyk, le maire, décide de réquisitionner l’hôtel Le Napoléon pour accueillir les passagers indemnes et les blessés légers. Toute la matinée, des médecins et des infirmiers examinent les victimes. 

Des institutrices du village se portent même volontaires pour occuper les enfants, et apportent des jeux pour leur changer les idées. "Quand on fait une chute comme ça dans un véhicule, c’est toujours traumatisant, raconte Fabien Mulyk, interrogé en début d’après-midi. Heureusement, les enfants sont résilients, et là, c’est plutôt des éclats de rire et des sourires".

De son côté, le Parquet saisit l’association d’aide aux victimes, joignable au 116 006, pour apporter toute aide utile aux familles. Tandis que le ministre de l’Éducation nationale annonce le déplacement de la rectrice de Grenoble sur les lieux de l’accident.

18h : un dernier bilan rassurant

Vers 18h, François Touret de Coucy, procureur adjoint de la République de Grenoble confirme le malaise du chauffeur "par le fait qu'il a pu parler aux sauveteurs en disant qu'il ressentait une douleur à la poitrine". Le conducteur souffrirait de côtes fêlées, tandis que son épouse aurait des vertèbres fêlées. "Les blessures semblent moins graves que craintes au départ" rassure le procureur adjoint. 

A 18h25, la Préfecture indique que trois adultes, dont le chauffeur, sont toujours hospitalisés au CHU de Grenoble en urgence relative. "Dix-huit enfants blessés légers sont sortis de l'hôpital et ont rejoint leurs camarades regroupés dans un premier temps à l'école des Pupilles de l'air de Montbonnot-Saint-Martin, établissement dépendant du ministère des Armées" ajoute la même source dans un communiqué. 

Les enfants seront acheminés à la gare de Grenoble en début de soirée, et prendront un train à 20h afin de rejoindre Paris et retrouver leurs familles.

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