L'audience en référé s'est tenue ce lundi 28 août devant le tribunal administratif de Grenoble qui rendra sa décision "dans les prochains jours". C'est l'association One Voice qui avait saisi la justice pour dénoncer les conditions d'exploitation de Jumbo, un hippopotame né en captivité.
Au cours de l'audience, l'association a réitéré ses soupçons à l'égard des conditions de captivité de l'animal, jugées "inacceptables et illégales".
One Voice reproche notamment aux exploitants du cirque de confiner Jumbo "23H30 sur 24" dans un camion rempli de 12.000 m3 d'eau, et de ne l'en délivrer que pour un numéro succinct devant le grand public, après avoir été "arrosé au jet et mal nourri".
Sollicitée par l'association pour faire cesser l'exploitation de l'animal et le transférer dans un parc zoologique, la préfecture de la Drôme a tranché le 28 juin en faveur du cirque, invoquant le respect de la réglementation en vigueur : l'arrêté du 18 mars 2011.
À la barre, Me Arielle Moreau, l'avocate de One Voice, a rappelé l'urgence de la situation et pointé le "manque de formation" des services vétérinaires mandatés par la préfecture pour évaluer l'état de santé de l'animal.
"Le préfet a fait réaliser un simple contrôle sanitaire, pas de protection de cet animal, transformé en objet de divertissement", a-t-elle souligné.
"Si des adaptations réglementaires peuvent être envisagées pour les établissements itinérants, elles ne peuvent s'établir au détriment de l'animal qui a des besoins", a-t-elle ajouté.
Selon l'association, plusieurs signalements font état de l'absence d'une piscine de 50.000 m3 chauffée à 22 degrés dans laquelle l'hippopotame est censé se trouver lorsque le cirque n'est pas sur les routes.
Jumbo n'est pas maltraité, il est né chez nous et n'est donc pas sauvage
De son côté, Franck Muller, l'un des gérants, a plaidé le respect des critères de la réglementation et rappelé que la piscine en question se dresse près du chapiteau après "13 heures de montage", alors que les agents de contrôle de la gendarmerie ont depuis longtemps quitté les lieux.
"Jumbo n'est pas maltraité. Il est né chez nous et n'est donc pas sauvage. Il a une belle peau et aucun trouble du comportement. Comment de telles conclusions peuvent être tirées après 20 minutes de contrôle ? Il n'y a aucune preuve de ce qu'on nous reproche", a-t-il insisté.
Le cirque a fait savoir par communiqué son intention de porter plainte contre l'association, sa présidente et le vétérinaire qu'elle a mandaté.
La décision sera rendue par le tribunal "dans les prochains jours", ce dernier n'ayant pu mettre fin à la procédure d'instruction en raison de l'arrivée tardive de certaines pièces.