Compétitions de ski annulées pour les scolaires : "on dénonce ce choix de l'UNSS, c'est incompréhensible"

Les jeunes Alpins ne pourront pas participer aux prochains championnats de ski. L'Union nationale du sport scolaire (UNSS) a décidé d'annuler les compétitions dédiées aux 10-18 ans cette saison. En cause : un procès qui implique la fédération après un accident survenu il y a quelques années. Les syndicats, eux, jugent cette raison peu valable.

C’est une décision qui passe mal. L’Union nationale du sport scolaire (UNSS) supprime l’ensemble des championnats de ski alpin et nordique, des phases de district jusqu'aux championnats de France. Professeurs d’EPS, élèves, parents et professionnels de la montagne, tous s’opposent à cette décision actée il y a quelques semaines.

Incompréhension

"On dénonce ce choix de l’UNSS. C'est incompréhensible", explique Maxime Veghin, co-secrétaire académique du SNEP-FSU de l’académie de Grenoble. "Cela a un réel impact dans notre région. Ces compétitions, organisées au sein des collèges et lycées, sont très attendues par nos élèves".

D’après ce responsable syndical, des milliers de licenciés se retrouveront privés de ces événements, alors que les Alpes devraient accueillir les JO d’hiver de 2030. "Quelle image on donne ? Nous allons aussi accueillir une compétition pour les JO 2024. Nous sommes au centre des attentions, et on vient nous dire que nous ne pourrons plus former au mieux les jeunes skieurs de demain. C’est grâce à ces compétitions qu’ils progressent".

Une pétition a été lancée, jeudi 23 novembre, pour demander à l'UNSS de faire marche arrière. Au moins 3000 personnes l'ont signée.

Un procès à l'origine de l'annulation

La raison de cette décision : un procès qui s’est terminé le 30 novembre, et qui oppose la Fédération française de ski (FFS) et l’UNSS. Les deux instances se renvoient la balle sur la responsabilité d’un accident survenu en 2016 lors d’une compétition à Montriond (Haute-Savoie).

"Le procès, dont le délibéré est le 12 février, doit voir qui est responsable au niveau de l’assurance, et ça peut coûter très cher niveau dédommagement", précise Maxime Venghin. "Cette affaire apparemment fait rappeler à l’UNSS le danger d’organiser des compétitions pour des jeunes, d’où l’annulation. Mais ce que nous ne comprenons pas, c’est que des compétitions sont organisées depuis 2016. Il y a sûrement une autre raison derrière, sûrement une question d’économies".

Le problème est qu'avec ce procès, tant qu’il n’est pas réglé, nous ne voulons prendre aucun risque.

Alice Grenet, directrice de l’UNSS Isère

Maxime Veghin va participer à une audience auprès de la direction nationale pour échanger sur la situation. De son côté, l’UNSS dit "comprendre la déception de tous. Nous sommes dans une région avec une forte identité culturelle, le ski", reconnaît Alice Grenet, directrice de l’UNSS Isère. "Le problème est qu'avec ce procès, tant qu’il n’est pas réglé, nous ne voulons prendre aucun risque". Elle rappelle que des animations sont toujours proposées en parallèle pour les associations sportives des établissements scolaires.

Mais le SNEP-FSU rappelle que "la fédération UNSS a largement les moyens humains et organisationnels de maintenir ces championnats dans de bonnes conditions". Collèges et lycées confondus, la France compte 23000 licenciés de 10 à 18 ans, avec 2000 compétiteurs. La majorité vient de l'Isère, de Haute-Savoie et de Savoie. "C'est important de revenir sur cette annulation, d’autant plus qu'il n'y aura pas non plus de compétition l’année prochaine pour l'instant".

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