Avec le confinement, les métiers se réorganisent un peu tous. C’est le cas à France 3. Comme des millions de Français, les journalistes sont pour la plupart en télétravail, chez eux. Il faut s’adapter à une nouvelle vie, à la maison. Pas si facile.
Au début le confinement, c’est sympa. Il fait beau. Pas besoin de se lever aux aurores, de courir pour amener les enfants à l’école. On assiste à l'audioconf en pyjama, un café à la main. Le soir on autorise le grand à regarder un film ou une série. On se dit qu’on va avoir un peu de temps. Profiter des enfants, faire du sport, lire en journée…
Mais très vite, la réalité nous rattrape. Travailler chez soi avec deux enfants en bas âge, c’est compliqué. Il y a le volume sonore d’abord. Des cris à vous écorcher l’âme, un peu comme les sirènes en période de Blitz au Royaume-Uni.
Hurlements de joie, guerre fratricide, chants barbares... Les oreilles sont mises à rude épreuve.
La chair n'est pas épargnée. Il arrive qu’on vous écrase le pied avec un camion poubelle en plastique très lourd. Un jour même vous prenez un ballon de foot en pleine poire, ce qui vous fait hyper mal.
Jour 2, vous commencez à avoir des angoisses
Au téléphone avec le maire de Grenoble pour une interview, le petit dernier arrive en pleurant et tente de vous arracher votre portable. Gênant.
Quelques heures plus tard vous demandez à votre mari de vous aider pour « un petit problème technique », il ferme la fenêtre sur laquelle vous travailliez. Et comme vous n’avez pas enregistré, vous perdez l’article sur lequel vous trimez depuis deux heures.
Dans ces moments-là, on a envie d’hurler dans une bouteille. Seulement voilà, vous êtes en confinement. Où pourriez-vous bien vider cette bouteille ?
Avant j’avais des principes... maintenant je suis en confinement #ConfinementJour4 #teletravail #rangetachambreoupas #coronavirus #Covid_19 pic.twitter.com/nRZqfpgWfI
— Céline Aubert (@celaubert) March 20, 2020
L’autre effet, vous devenez une mère indigne. Vous appelez de vos voeux des siestes qui durent des heures. Dès que le petit baille ou se frotte les yeux vous dites « il a sommeil là-non ? ». Mais il vient de se réveiller (sigh).
Au fil des jours, vous changez.
Avant, vous aviez des principes. Range ta chambre. Lave-toi les mains. Arrête la télé. Fais tes devoirs. Mais maintenant, vous êtes en confinement. Les jeux vidéo, c’est pas si mal. Les chips et le saucisson ? Bien pratique.
Vous enviez ceux qui sortent. Vous comptez les heures avant votre prochain jour d’actu. Vous vivez en plein paradoxe, ne pas sortir pour protéger votre famille, sortir pour vous protéger…
La nuit, vous faites des rêves...
Jour 3, l’ennemi est désormais bien identifié
Deux spécimens mâles de petite taille. Le premier est brun, porte des lunettes. Enveloppe : garçon, 1,30 m, 32 kg, 9 ans en âge humain. Potentielle manifestation de Gusoyn, grand-duc des enfers. Particularités : malin, capable de surexcitation, se prend pour Bruce Lee donc peut donner des coups de pied violents, l’air de rien.
Le second : enveloppe humaine bébé 21 mois, taille 85 cm, poids 11 kg. Ne pas se fier à son apparence angélique et ses boucles blondes. Extrêmement féroce. Capable de vous mordre le nez jusqu’au sang. Peut projeter de la nourriture et des jouets sur plusieurs mètres. Sans doute Raum, le destructeur. Son cri sème la terreur.
Heureusement le soir à 19 heures, il y a le quart d'heure de folie. Ca ne les épuise pas tout à fait mais ça vous fait du bien. Vous aussi vous dansez et chantez à tue-tête.
Quart d’heure de folie quotidien obligatoire #ConfinementJour5 #laviealamaison #toutestsouscontrole pic.twitter.com/wBPtEZW3L4
— Céline Aubert (@celaubert) March 21, 2020
Plan d'action. Rester sur ses gardes. Continuer comme si de rien n'était à nourrir, laver, changer, faire les devoirs... Une chance, les démons comme les petits humains ont besoin de sommeil. Et qu'est-ce qu'ils sont mignons quand ils dorment.