Alors que le début du déconfinement est annoncé à partir du 11 mai, les maires réclament un plan "précis" concernant la distribution des masques à la population. Pour Eric Piolle, le maire de Grenoble, l'Etat doit coordonner le tout, sinon ce sera "un sauve-qui-peut".
Les maires, au contact direct de la population, pressent, ce mercredi 15 avril, le gouvernement d'établir avec eux "un plan de déconfinement précis au niveau national", pour ce qui concerne notamment les masques et les écoles, après les annonces lundi d'Emmanuel Macron.
"Pour être efficace, la fin programmée des mesures de confinement devra être menée étroitement en lien avec les maires et leurs équipes", écrit l'Association des maires de France (AMF) dans un communiqué commentant le début possible du déconfinement le 11 mai. Les maires doivent être "les premiers maillons de la chaîne afin d'assurer la bonne distribution des masques de protection sur le territoire, évoquée par le chef de l'Etat", poursuit-elle. "Toutefois, une telle opération ne pourra réussir que si les volumes suffisants de masques sont disponibles".
Concernant les écoles primaires, dont la gestion est du ressort des communes, "il convient d'établir un calendrier et des modalités de mise en oeuvre suffisamment détaillé pour garantir la sécurité de tous les élèves et personnels", insiste l'AMF. Les efforts des élus pour assurer la continuité des services publics et la "cohésion sociale" depuis le début de la crise impliquent, selon elle, "qu'ils disposent des moyens juridiques et financiers pour faire face à leurs responsabilités".
France Urbaine, qui regroupe les élus des grandes villes, réclame également "l'élaboration d'une stratégie nationale, en étroite coordination avec les territoires". "Nous attendons, dès à présent, que le gouvernement clarifie ainsi la répartition des rôles entre l'Etat et les collectivités locales, en matière de commande, approvisionnement, stockage, circuits de distribution de masques", écrivent les élus dans un courrier adressé mardi au Premier ministre.
?#Covid_19 #masques, #Deconfinement: les maires des grandes villes de France via @France_urbaine demandent au @gouvernementFR l’élaboration d’une stratégie nationale, en étroite coordination avec les territoires ⬇️ pic.twitter.com/UwB6ZFDv2N
— Éric Piolle (@EricPiolle) April 15, 2020
"Les récentes réquisitions de commandes ayant illustré le danger d'une approche insuffisamment concertée en la matière", soulignent-ils. Surtout, à la suite de l'annonce d'un déconfinement progressif à compter du 11 mai, "nous attendons que le gouvernement définisse dès à présent, en étroite coordination avec les grandes villes, agglomérations et métropoles, une stratégie nationale de généralisation du port de +masques grand public+ pour l'ensemble de la population", poursuit France Urbaine dans un communiqué.
Le maire de Grenoble, Eric Piolle (EELV), a renchéri d'un "coup de gueule" plus personnel, en tant qu'ancien cadre dirigeant dans la chaine d'approvisionnement d'un groupe international : il existe sur ces masques "une demande spéculative" et il "faut que l'Etat joue son rôle de stratège pour nous coordonner sinon ce sera un sauve-qui-peut".
"Et rien ne serait pire en pleine crise alors qu'il faut conserver l'unité nationale", a souligné M. Piolle. "La solidarité dont on a peut-être manqué à l'échelle européenne, il faudrait qu'elle existe à l'échelle nationale", pour éviter une mise en concurrence des territoires.
Plusieurs maires de grandes villes ont pris des arrêtés rendant obligatoire le port du masque pour tout le monde, mais le ministère de l'Intérieur leur a demandé de les retirer pendant la période de confinement.