SafeWay est un détecteur intégré à un boîtier de distanciation sociale. Ce prototype a été mis au point par une équipe élargie de l’Ecole polytechnique de Grenoble. Le dispositif ambitionne de limiter la propagation du covid 19 en repérant les personnes malades sans transmettre leurs données.
SafeWay est un projet mené -à distance- par trois étudiants d'écoles d’ingénieurs, tous âgés de 21 ans. Ian Page étudiant aux Arts et métiers à Cluny, Nicolas Salenc de l’Ecole supérieure technique au Canada et Nathis Cote de l’Ecole polytechnique à Grenoble se sont rassemblés autour d’un objectif : faciliter les distanciations sociales en s’appuyant sur le système de tracking des applications smartphones, sans fournir de données.
On le sait, des chercheurs du monde entier se penchent sur cette technologie, notamment via le bluetooth, mais cette solution se heurte à certains obstacles :
• Le protocole Bluetooth utilisé pour le tracking est peu fiable en terme de mesures des distances. Elles peuvent varier d'un appareil à l'autre.
• Les personnes les plus exposées au Covid 19, comme les SDF ou les personnes âgées, ne sont pas des utilisateurs réguliers de smartphones et n’auraient pas forcément accès à cette technologie.
• En France, seulement 80% de la population dispose d’un smartphone. Après étude, ce serait insuffisant pour être efficace.
• La réglementation française concernant la vie privée et la réticence d'une partie de la population risquent d'être un frein à l'adoption d'applications de tracking.
Comment faire autrement?
Avec SafeWay, les informations sont stockées exclusivement sur une carte micro SD dans le boîtier. Si l’un des usagers situé à proximité – 2 mètres ou moins- présente une menace, le système émet un signal et/ou vibre. Cette solution, présentée comme "fiable et neutre" permettrait de continuer à vivre en communauté en minimisant les risques.
Le principe consiste à échanger, dans un espace public ou commun, des informations entre usagers équipés de boîtiers ou de mobiles porteurs de l’application. Un grand nombre de simulations ont convaincu les trois étudiants qu'avec un taux d'équipement à hauteur de 80% de la population, cela permettrait de stopper la propagation du virus.
Fabrication et amélioration
L'armature du boîtier est actuellement réalisée en impression 3D. Le boîtier, qui a une taille de 5 cm par 5 cm environ pour 100g, est équipé d'un passe-sangle permettant de porter l'appareil au bras ou à la jambe par exemple. Une deuxième édition est d’ores et déjà optimisée dans une version beaucoup plus petite. Elle pourra être portée au poignet. Autre "avantage" mise en avant : un coût qui n’excède pas 20 euros pour les composants électroniques.Ian Page, étudiant aux Arts et Métiers à Cluny en Saône-et-Loire, explique que « les fonctionnalités implémentées dans le boitier ou l’application sont une démonstration tout à fait crédible. On ne décide pas de ce que fera le boîtier. On met à disposition un système programmable à la carte. Les critères à intégrer devront être définis par des professionnels tels que des épidémiologistes par exemple »
Essais et expérimentations
Toujours selon Ian Page, à ce stade le projet est plutôt abouti. Désormais les trois amis ont besoin de visibilité pour continuer. Ils espèrent pouvoir mener prochainement des tests à plus grande échelle mais ils ont besoin d’investisseurs. La production de boîtiers 3D et l’achat de cartes électroniques ont besoin d'être financés.
En attendant, les contacts se multiplient. La ville de lyon s’intéresserait de près au projet. L'idée serait d'implanter cette technologie dans un quartier ou une entreprise à titre d'essai grandeur nature, pendant une semaine.