Les supporters des équipes marocaine et française sont sortis dans les rues samedi soir pour crier leur joie après les victoires de leurs équipes respectives. Du monde du bruit et aucun débordement.
Grenoble était rouge ce samedi soir. Rouge de drapeaux marocains, de joie, de fumigènes de feux d’artifice, et de froid aussi. Un froid si vite oublié par des supporters portés par la fièvre de la victoire. Fin d’après-midi, coup de sifflet final du match Maroc-Portugal. Victoire des Lions de l’Atlas. Les marocains exultent. Avec eux, tous les pays d’Afrique, représentés ce samedi soir sous un même drapeau "C’est hiiiiistorique !" s’exclame ce jeune grenoblois, à bout de souffle, les yeux embués de larmes. "C’est un grand moment pour le peuple marocain, merci pour cette victoire, merci pour l’Afrique !" hurle Anissa au milieu du brouhaha. Hicham, descendu dans la rue avec sa femme et ses trois enfants n’en revient toujours pas. "On a été sidérés de voir un tel niveau de jeu, c’est une vraie fierté pour nous les Marocains. Pour mercredi on souhaite une bonne chance à notre équipe bien-aimée française… mais on va quand même aller en finale !". La dizaine de supporters massée derrière lui explose de joie en guise de confirmation.
Deux victoires, deux fois plus de joie
Quelques heures plus tard, ils sont rejoints par une nouvelle salve de supporters en liesse. La France s’est imposée 2 à 1 face à l’Angleterre. À l’issu d’un match haut en rebondissements, la pression retombe et laisse place aux embrassades, farandoles, et chorégraphies improvisées. Le long du cours Jean-Jaurès, les deux victoires sont célébrées à coup de klaxons. "Si on a une troisième étoile, je me la fait tatouer !" promet ce fan d’Olivier Giroud. Il faut dire que l’attaquant des bleus, né à Chambéry, est adulé depuis ses débuts dans la région, quand il signe un premier contrat avec le Grenoble Foot38, en 2005. Un peu plus loin, derrière les barrières de sécurité, assises sur le rebord d’une fenêtre de voiture, les cheveux au vent, drapées des drapeaux tricolores, des jeunes filles bravent les quelques gouttes de pluie gelée, en chantant la Marseillaise à tue-tête. Ce samedi soir, difficile de se frayer un chemin dans le centre-ville de Grenoble. La circulation était interdite aux voitures, et les trams A et B ne desservaient pas les stations situées entre Notre-Dame et la gare. Plusieurs centaines de policiers étaient déployés pour maintenir la sécurité. Aucun débordement n’a été signalé.
Les festivités ont duré jusqu’à tard dans la nuit. Malgré la fatigue, Ali n’arrive pas à quitter la foule et le bonheur partagé. Il reste planté au milieu, des étoiles dans les yeux, et un drapeau marocain fièrement brandit, au cri de « vive la France ! »