A Grenoble, un bus de dépistage et d’info Covid part, dès ce mardi, à la rencontre des habitants des quartiers Mistral, Teisseire-L'Abbaye et Village Olympique, où les laboratoires sont peu présents. Sa mission ? Renforcer le dépistage et convaincre du caractère essentiel de la vaccination.
"Le dispositif est opérationnel dès ce mardi 25 mai, et sera maintenu dans les quartiers jusqu'à la mi-juillet", indique la Ville de Grenoble dans un communiqué.
Trois quartiers prioritaires ont été ciblés : il s'agit de Mistral, de Teisseire-Abbaye et de Village olympique, où les laboratoires sont peu présents et où les pharmacies ne réalisent guère de tests de dépistage.
La mission de ce bus itinérant est de se rapprocher des habitant-es au plus près de chez eux.
A compter de ce 25 mai, et jusqu’à mi-juillet, il circulera, à dates régulières, dans ces trois quartiers prioritaires de Grenoble, afin de réaliser des dépistages PCR et de donner des informations sur la vaccination.
Le bus Eurofins proposera un dépistage PCR gratuit pour les personnes ayant des droits ouverts (assurance maladie, AME). Le résultat des tests sera donné le lendemain, non seulement sur internet mais aussi lors de permanences santé dans les Maisons des habitant-es.
Le bus sera présent un jour par semaine dans chaque secteur identifié :
- MISTRAL : le mercredi de 7h à 14h (à partir du 26 mai) : 68 rue Anatole France, devant le gymnase Ampère et la Maison des habitant-es (MDH) Anatole France,
- TEISSEIRE-ABBAYE : le mardi de 7h à 14h (à partir du 25 mai) : Place Allende, face à la Maison des habitants,
- VILLAGE OLYMPIQUE : le lundi de 7h à 14h (à partir du 31 mai) : 7 Rue Duhamel, devant la poste et la Maison des habitant-es (MDH) Prémol.
A chaque passage du bus, un binôme d'infirmières et de médiatrices sera présent pour :
- accompagner les habitant-es selon le résultat du test,
- aider à la prise de rendez-vous pour la vaccination, avec transport sanitaire si besoin,
- partager des informations sur la Covid, la vaccination, les voyages à l’étranger,
- donner plus globalement des informations sur les droits et la santé.
Améliorer le dépistage et accélérer encore le rythme des vaccinations
"Fin mars, une expérimentation a été menée par le CCAS de la Ville et le CHUGA qui a permis la vaccination à domicile de plus de vingt personnes vulnérables. Le CCAS identifiait et contactait les personnes en situation de grande vulnérabilité, et c’est ensuite le Département et le CHUGA qui organisaient les séances de vaccination à domicile par le biais d’une équipe mobile du CHU".
Pour les personnes âgées à domicile qui ne peuvent pas se déplacer en centre de vaccination, ce sont désormais les médecins traitant-es et infirmièr-es libéraux-ales qui ont pris le relais.
Depuis 2021, la Ville a ouvert des lignes de vaccination Covid au centre municipal de vaccination (situé 33 rue Chanrion). Fin avril 2021, plus de 6000 injections avaient été ainsi réalisées, une capacité toutefois insuffisante.
Des méga-centres ont été installés à Alpexpo ou encore à l'Aéroport Bièvres Saint-Geoirs, mais comme dans la plupart des départements, les autorités constatent que malgré l'augmentation du nombre de volontaires et de personnes vaccinées, il reste un "plafond de verre" à percer pour convaincre encore plus de monde, qu'il s'agisse des hésitants, des réticents ou des... oubliés.
Hésitants, réticents ou oubliés... il s'agit d'atteindre ceux qui n'ont pas encore été vaccinés"
Il faudrait vacciner plus de 75% de la population pour assurer l'immunité collective, selon les spécialistes. Un taux qui ne sera atteint qu'avec un effort des autorités de santé pour toucher les personnes les plus éloignées de la campagne vaccinale, explique Anne Brigaudeau dans cet article de franceinfo.
Le 19 mai, 32,25% des Français avaient ainsi reçu au moins une dose de vaccin contre la Covid-19, selon le site CovidTracker,
La France reste encore très éloignée d'une couverture vaccinale à hauteur de "77% à 80%" de la population. Il s'agit pourtant, selon Samuel Alizon, directeur de recherches au CNRS et spécialiste des maladies infectieuses, du seuil qui serait nécessaire, avec la propagation des différents variants, pour atteindre l'immunité collective. Celle-ci permet d'enrayer la propagation d'une maladie contagieuse dans une population, à partir du moment où une large majorité d'entre elle est immunisée.
Cette part de la population dans laquelle se mêlent les réticents, les hésitants, les indifférents et les éloignés du système de santé représente encore près de 20%.
La question se posera forcément, alors que la campagne vaccinale sera ouverte à toute personne majeure à partir du 31 mai.