Covid-19 : Grenoble en alerte renforcée... "au CHU, on est inquiets"

Le Dr Olivier Épaulard, infec­tio­logue au CHU de Grenoble, revient sur l'annonce du ministre de la Santé. Pour lui il était "attendu" de placer Grenoble en alerte renforcée. En effet, le nombre d'hospitalisation et d'admission en réanimation a brusquement augmenté en quelques jours.

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Le dr Epaulard, infectiologue au CHU, n'a pas été surpris par l'annonce d'Olivier Véran."C'est le contraire qui aurait été étonnant", explique-t-il. "On est passé de 5 personnes en réa en juillet, à une quinzaine en quelques jours". Il ajoute qu'actuellement, une trentaine de personnes souffrant du Covid-19 sont hospitalisées au CHU. 
 


En trois semaines, la circulation du virus a brutalement augmenté à Grenoble. "C'est vrai que dernièrement les personnes positives au Covid-19 étaient âgées de moins de 45 ans, mais ça ne pouvait pas durer, cela allait forcément toucher d'autres tranches d'âges" précise-t-il encore.  

Aujourd'hui, les patients admis au CHU ont le même profil qu'au printemps dernier. Des hommes âgés de plus de 70 ans. 

"C'est la même maladie" affirme le Dr Epaulard. "Le virus n'a pas muté, il y a eu quelques petites modifications du génome, mais de l'ordre de 5%".

Pour lui le passage en zone d'alerte renforcée peut permettre d'éviter la saturation dans les services de réanimation. Au printemps dernier le CHU a pris en charge une centaine de personnes souffrant du Covid-19 et 45 personnes en "réa". 

"Au CHU on est inquiets", explique le dr Epaulard. "La situation n'est pas inquiétante aujourd'hui, mais on ne voit pas pourquoi elle ne le deviendrait pas d'ici deux semaines". 
 


Trouver le bon équilibre 


Quant aux mesures elles-mêmes annoncées par le ministre de la Santé, "il faut trouver le bon équilibre entre mesures insupportables et efficacité" commente le Dr Epaulard. 

L'infectiologue n'est pas pour le reconfinement, qui pour lui serait utile mais impossible à accepter pour la population. Quant à la fermeture des bars à 22 heures, elle lui semble une sage décision. "Quand on a un verre devant soi, on ne peut pas porter un masque", ajoute-t-il. "Et quand 40 personnes sont en terrasse il y a forcément de la transmission".

Parmi les mesures utiles selon lui, la limitation des rassemblements, et l'interdiction de louer une salle pour une fête ou un mariage. Les matches de foot, "avec un masque, pas plus de 1000 personnes, ni boisson, ni nourriture, pourquoi pas ?" ajoute-t-il. 

"Toutes les situations de convivialité sont compliquées avec un masque", conclut le Dr Epaulard, "mais il faut mettre les efforts sur les semaines qui arrivent, pour éviter un reconfinement". 



 
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