Covid-19 : les agents des bibliothèques de Grenoble en grève contre un pass sanitaire "antisocial"

Le mouvement a gagné ce mardi 24 août quelques grandes villes. L'appel à une grève illimitée a été lancé au plan national. A Grenoble, l'intersyndicale (CGT, CFDT, FO, SUD, CNT, CFTC) dénonce un pass "antisocial" et s'inquiète des insultes et/ou menaces contre les agents en charge des contrôles.

L'appel à la grève a pris effet mardi 24 août, pour "une durée illlimitée". Les salariés des bibliothèques de Grenoble entendent dénoncer le pass sanitaire obligatoire depuis le 9 août dernier comme dans tous les établissements culturels.

Ils s'alarment des "fortes tensions" qui se développent avec les usagers à l'entrée des bâtiments. "Cette mesure met en danger les bibliothécaires, qui ont déjà subi des crachats. On les a traités de nazis, de collabos, c'est très violent. On a déjà deux agents qui sont allés consulter la psychologue du travail", s'inquiète Philippe Rodriguez, représentant de l'Intersyndicale.

Dans leur communiqué de préavis, ils dénoncent "un pass sanitaire antisocial, qui amplifie la fracture numérique, en complète contradiction avec les missions de la lecture publique", mais tiennent à être clairs : "nous précisons que notre action ne concerne que l'accès à nos établissements et n'est nullement une prise de position concernant la vaccination."

 

"La mission de trop" 

"Après plus d'une année de crise sanitaire à adapter nos pratiques aux nouvelles contraintes imposées aux professionnels, le contrôle du pass est la mission de trop", écrivent les syndicats. Ils interpellent par ailleurs la ville de Grenoble en ces termes : "les agents des bibliothèques de Grenoble se sont opposés à effectuer ces contrôles. Notre employeur, M. Eric Piolle, clame quasi quotidiennement dans la presse son opposition au pass et signe des pétitions, dans le même temps les agents recevaient des lettres de menace de sanctions s'ils continuaient à ne pas effectuer les contrôles, 72 heures à peine après la mise en place. Ceci est proprement inacceptable !"

Les grévistes réclament "le retrait des menaces de sanction, le maintien d'une jauge à 49 personnes, et des mesures de protection des agents face aux agressions".

Le nombre de grévistes, dans les onze établissements de Grenoble, ne sont pas encore connus. La ville a pour sa part déclaré "comprendre les agents concernés", mais tient à rappeller que "cette mesure relève de la responsabilité du gouvernement".

Dans un courrier adressé en fin d'après-midi à l'intersyndicale, Pierre Meyriaux, adjoint au maire de Grenoble explique "avoir pris connaissance des revendications du mouvement" et répond que "c'est la loi du 5 août 2021 et le décret du 7 août 2021  qui ont supprimé la jauge des 49 visiteurs, que le contrôle du passe sanitaire est obligatoire dès le premier visiteur et  que la Ville de Grenoble se doit de respecter en l'état actuel du texte."

Et il ajoute "La Ville ne peut donc donner suite à votre demande, mais, comme nous l'avons exprimé lors de nos précédentes rencontres, elle se mobilise sur le plan national pour interpeller les ministères de la santé et de la culture sur les difficultés d'application du texte, en particulier s'agissant des bibliothèques, comme le montrent la lettre du maire au ministre de la Santé du 13 aout 2021 ".


Pierre Meyriaux précise enfin qu'une nouvelle rencontre est prévue la semaine prochaine entre les représentants de France urbaine et
le ministère. "La Ville vous tiendra informés des réponses qui seraient apportées dans ce cadre".

"Ces comportements et ces insultes à l'encontre des agents ne sont pas acceptables

L'adjoint a par ailleurs évoqué les agressions dont les personnels sont l'objet : "Ces comportements et ces insultes ne sont pas acceptables. Le signalement via la procédure. habituelle de la fiche incident est indispensable ; il peut être complété par un dépôt de plainte ou une main courante. Tout agent victime d'une infraction à l'occasion ou en raison de ses fonctions bénéficiera immédiatement de la protection fonctionnelle. Le dépôt de plainte constitue une démarche individuelle qui ne peut être effectuée que par la personne victime d'une infraction. La collectivité ne peut pas l'effectuer au nom de l'agent".

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