Avec le déconfinement, certaines disciplines sportives ont pu reprendre leur activité, mais en respectant de nouvelles règles. C’est le cas pour le CrossFit qui désormais, se pratique uniquement en extérieur.
Le premier "wod" (une série d’exercices à enchainer) du jour débutera à 10h00, il reste encore trois quarts d’heure à Sébastien, l’un des deux coachs de la salle de CrossFit grenobloise, pour préparer son terrain de jeu en extérieur : "et oui, on rentre et on sort beaucoup de matériel pour les différentes sessions, mais bon ce n’est pas grave, c’est déjà du sport".
Car la grande nouveauté post-confinement, c’est que, et jusqu’à nouvel ordre, la discipline qui se pratique habituellement en salle doit désormais sortir de sa "box" pour s’exprimer en plein air : "ça fait partie des nouvelles règles, et on les applique à la lettre" précise Sébastien. "On fait aussi attention au niveau des distances entres les tapis de sol, et puis il ne peut pas y avoir plus de 10 personnes par cours. Sans oublier un lavage des mains obligatoire au gel hydroalcoolique avant le début de l’entraînement, pour tous les participants."
Des programmes de reprise adaptés
Pour cette reprise, Sébastien à concocté un travail qui tient compte des deux mois d’arrêt forcé, pas question de repartir pied au plancher, comme si rien de rien n’était : "la plupart des licenciés ont continué à faire des exercices à la maison, à s’entretenir, mais ils n’ont travaillé qu’avec leur poids de corps. Il faut donc être prudent quand on reprend avec des charges, il faut savoir repartir doucement sous peine de se faire mal. C’est à ça que je fais le plus attention, car certains sont un tout petit peu impatients !"
Impatients de soulever de la fonte, d’enchaîner les squats, pompes et autres tractions sur un rythme qui laisse pantois, mais aussi impatient de se retrouver ensemble : "c’était un vrai manque, l’effort est individuel mais les séances en collectif te font aller plus loin. Ces ambiances de groupe sont irremplaçables… même si on respecte les distances" précise Nathan, le visage barré du sourire de celui qui est heureux d’avoir fourni et réussi tant d’efforts sous un soleil généreux. "C’est vrai que ça nous change. Le soleil change la donne, la chaleur est plus forte, il faut être encore plus attentif à l’hydratation, sans oublier l’environnement, le terrain n’est pas tout à fait plat donc les appuis sont différents. Après, je me demande si les coachs ne vont pas garder des sessions en extérieur, car ils se rendent compte que ça nous plait. On n'est pas si mal dehors !"
Un coup de balai et c’est fini
Fin du "wod", de la tête aux pieds, les corps ruissellent de sueur, beaucoup sont allongés à même le bitume pour reprendre leur souffle, respirer un peu avant de terminer leur entraînement par une dernière nouveauté : le nettoyage de tous les objets utilisés, poids, tapis de sol, poignées des cordes à sauter : "tout le monde joue le jeu, ça se passe super bien, c’est une façon aussi de montrer qu’on est solidaire et respectueux des autres membres du club qui vont se servir de ce matériel. On passe tout au gel hydroalcoolique, on se sert de lingettes et les tapis ont le droit à un grand coup de balai."
Avant de se quitter les participants ont le droit à une petite douche façon brumisateur/fraîcheur, une façon comme une autre d’oublier qu’ils n’ont plus le droit de se "shaker" pour se dire au revoir.