Déconfinement : le musée de Grenoble rouvre ses portes après 10 semaines de fermeture liée au coronavirus

Les artistes grenoblois du 19ème s’offrent enfin aux visiteurs du Musée de Grenoble. Après dix semaines de fermeture liée à la crise du Covid, le Musée de Grenoble rouvre ses portes ce 27 mai avec une capacité d’accueil limitée à 300 personnes à la fois contre 1500 habituellement.

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10 heures, ce mercredi 27 mai. Sur l’esplanade du musée, Angéline et Antoine sont déjà dans les starting-blocks. Ce couple de Sassenage est le premier à franchir les portes du grand vaisseau blanc. Après avoir sacrifié au désormais rituel de la désinfection des mains et suivi un cheminement balisé par des marquages au sol jusqu’aux caisses rehaussées d’un plexiglass de protection, surprise ! Le directeur du Musée de Grenoble, Guy Tosatto, les accueille avec un cadeau de bienvenue, l’ouvrage retraçant la nouvelle grande expo temporaire, « Grenoble et ses artistes au XIXe siècle ». 
 


Pour cette jeune professeur-stagiaire de littérature et son compagnon moniteur-cariste, les retrouvailles avec le musée sont pleines d’émotion. « On était très excités, on adore les musées ! On ne fait pas assez le parallèle entre les arts et la société. Les artistes, qu’ils soient peintres ou écrivains, ont toujours traversé des crises et s’en sont inspirés pour nous livrer des messages. On a encore plus besoin de culture avec ce que l’on est en train de vivre, explique Angéline, le sourire aux lèvres. J’enseigne la littérature en Zone d’Education Prioritaire et mes élèves ne se sentent pas légitimes dans ces lieux. Moi je rêve de pouvoir les emmener au Musée de Grenoble ! Pour l’instant c’est impossible, mais j’espère bientôt ! »

A peine entré dans la première salle, les yeux d’Antoine pétillent déjà. « Cela m’a tellement pesé de rester enfermé tout ce temps. Retrouver l’atmosphère du musée, ses superbes éclairages et toutes ces œuvres, ça me rend heureux ! »

 

"On attendait l'ouverture depuis plus de deux mois"


Il est encore tôt ce mercredi matin et c’est loin d’être la foule. Les premiers visiteurs arrivent au compte-goutte. Thin est venue avec ses deux enfants Lucas, 7 ans et Mayline, 5 ans. Cette iséroise d’origine vietnamienne s’extasie devant les premières peintures. « On attendait l’ouverture de l’expo depuis plus de deux mois. Mes enfants comme moi, on aime bien les musées et aussi les peintres locaux, ils sont très nombreux ! »
 

Superbement scénographiée, la plongée dans cette foisonnante expo invite les visiteurs à découvrir les peintres et sculpteurs dauphinois qui ont contribué à l’effervescence artistique tout au long du 19ème siècle. Rassembler les œuvres d’Ernest Hébert le plus célèbre, mais aussi d’Achard, de Guétal, Rahoult et tant d’autres, a nécessité près de deux ans de travail aux conservateurs du musée avec à sa tête Valérie Huss, la commissaire de l’exposition.

Réunir les tableaux de la fameuse école des paysages de montagne, restaurer les sculptures qui dormaient dans les réserves du musée, puiser au sein des collections des chefs d’œuvre témoignant de l’ébullition de ces différents courants de l’époque, tout cela a pris du temps. D’où le soulagement pour Guy Tosatto, qui aurait dû inaugurer l’exposition le 13 mars dernier, comme par hasard un vendredi !
 

Après dix semaines de fermeture, le grand jour est enfin arrivé pour le toujours enthousiaste directeur des lieux. « C’est une véritable émotion d’ouvrir dans le contexte que l’on connaît ! On a voulu offrir au visiteur un espace à la fois de liberté et de sécurité, de tranquillité aussi avec un seul souci, contribuer à son désir d’évasion ! Cette exposition, c’est le parcours d’une époque jalonnée de catastrophes. Elle prouve une fois de plus que la vie à travers la création a toujours le dernier mot».

 

Tout le personnel sur le pont


Arthur, son petit-fils de 9 mois dans les bras, Loredana Gritti, est, elle aussi, émue. Habituée à guider les visiteurs au plus près des œuvres, cette médiatrice du musée à l’accent chantant a vécu de près la violence de la crise sanitaire. Sa famille est originaire de Lombardie, plus précisément de Bergame, l’une des villes italiennes les plus touchées par le Covid. « La vie a repris là-bas aussi, heureusement ! Pour revenir au musée, on a tous besoin de cette réouverture, les visiteurs comme les salariés. On va devoir adapter nos visites guidées avec un maximum de neuf personnes accompagnées au lieu de vingt habituellement. Car chaque salle est limitée à dix visiteurs. »

Egalement sur le pont, les gardiens du temple, masque de rigueur sur le visage, ont le regard moins impassible que d’habitude. Si certains ont travaillé pendant le confinement, d’autres comme Nordine et Malik retrouvent tout juste ces espaces familiers. « Cela fait du bien de sortir de chez soi et de retrouver le public. C’est très calme aujourd’hui, les gens seront plus nombreux le week-end, surtout le premier dimanche du mois prochain, qui est gratuit ! Il faudra être plus vigilants. Après, tenir huit heures debout avec le masque sur le nez, ça ne va pas être forcément facile" !
 

Tout le personnel du musée est désormais sur le pont, prêt à accueillir le public avec un protocole d’accueil sûr : pas plus de 300 personnes à la fois, une jauge limitative pour les salles d’exposition temporaire et de la collection ainsi qu’un marquage au sol et un fléchage des circulations. Les zones de contact (toilettes, ascenseurs, banque d’accueil, rampes…) font l’objet d’un nettoyage renforcé et vestiaires et librairie sont équipées d’une protection en plexiglass.

Le musée conserve ses horaires habituels. Les visites guidées reprendront ce week-end et les premiers ateliers pour enfants du mercredi affichent déjà complet ! Quant à l’expo « Grenoble et ses artistes au XIXe siècle », elle sera visible jusqu’au 25 octobre.

 
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