"Des intérimaires qui font grève pour avoir un emploi, c’est inédit" : à Grenoble, les facteurs se mobilisent contre les contrats précaires

Un peu plus de 70 personnes se sont réunies, ce jeudi 20 avril, devant la direction de La Poste, à Grenoble, en Isère. Les manifestants dénoncent depuis plusieurs semaines la précarité de leur métier et une "répression syndicale". La direction réagit.

Plusieurs drapeaux flottent devant la direction de La Poste ce jeudi 20 avril. Le rassemblement interprofesionnel a rassemblé plus de 70 personnes, en présence de différents syndicats. Au-delà de la réforme des retraites, ils soutiennent les facteurs de l’agence Chavant de Grenoble qui sont en grève depuis le 22 mars pour l'embauche de salariés en contrats précaires.

Dans un tract du 18 avril, le syndicat Sud PTT Isère-Savoie écrit plusieurs revendications dont le retour immédiat des tournées traditionnelles pour les facteurs (à la place des "tournées sacoches") ou encore la transformation des contrats précaires (CDD et intérim) en CDI. "L’intérim ne touche pas que La Poste" souffle Nathalie Barteau, représentante syndicale CGT au centre Lionel Terray.

Des intérimaires qui font grève pour avoir un emploi, c’est inédit.

Nathalie Barteau, représentante syndicale CGT au centre Lionel Terray

à France 3 Alpes.

Dans un communiqué de presse du 19 avril, la direction de La Poste affirme avoir "proposé un protocole de sortie de crise" en recevant les organisations syndicales SUD et CGT avant de préciser que "six postiers sur 303 se sont déclarés grévistes le mercredi 19 avril", à Grenoble.

Parmi les propositions de la direction, une réorganisation des tâches pour permettre aux personnes ne pouvant plus effectuer de distribution du courrier de leur attribuer des activités de tri et des embauches en CDI "avec sept recrutements annoncés sur l’établissement de Grenoble dont 4 avec un groupement d’employeur local." La Poste rappelle également que 17 personnes avaient été recrutées en 2022.

Insuffisant pour le syndicat SUD PTT : "L’AG des grévistes de Grenoble Chavant n’a pas eu l’occasion de participer à ces négociations. Elle ne peut se contenter de ces quelques avancées sans être sûr que ces postes seront bien attribués aux intérimaires grévistes et non pas ouverts en externe". "Ces agents qui ont fait grève n'ont aucune certitude d'obtenir un emploi à La Poste" précise Nathalie Barteau.

La direction dit regretter "ce refus de dialogue qui ne permet pas de faire sortir du conflit les six derniers postiers concernés". Quant au syndicat SUD PTT Isère-Savoie, il annonce soumettre "son propre protocole" à la direction ce vendredi 21 avril.

Une "atteinte au droit de grève" ?

Dans un article du 12 avril, veille de la douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, Elisa Balestrieri, membre de la direction de l’union départementale de la CGT, affirmait auprès de France 3 Alpes : "Il y a de plus en plus de discrimination et d’atteintes au droit de grève. Beaucoup de camarades sont sanctionnés et reçoivent des convocations préalables au licenciement."

Au centre-courrier de Lionel Terray à Grenoble, "des sanctions sont tombées sans entretiens de procédure disciplinaire sur 18 factrices et facteurs ayant débrayés sur une heure de grève" peut-on également lire dans le communiqué du syndicat SUD PTT. 

La direction de La Poste réplique : "Contrairement à ce qu’ont pu annoncer certaines organisations syndicales, la direction confirme qu’aucun licenciement n’est en cours suite au refus de certains agents d’accomplir les tâches demandées conformément à leur contrat de travail : les notifications écrites qui ont pu être remises aux agents concernés en attestent."

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