Plusieurs médecins et chercheurs grenoblois lancent un essai clinique pour ralentir l’évolution de la maladie de Parkinson. Leur sonde lumineuse, implantée dans le cerveau, pourrait aider 6,5 millions de malades dans le monde.
Le mot "neuroillumination" est encore inconnu du dictionnaire, mais il pourrait changer la vie de plusieurs millions de personnes à travers le monde. Le projet Near Infra Red s’appuie sur cette technologie pour traiter les personnes atteintes de Parkinson, une maladie neurodégénérative causant des tremblements et une raideur musculaire.
L’essai clinique a été lancé par le CHU et l’Université Grenoble Alpes, la société Boston Scientific Corporation et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA).
#Santé // Lancement de l'essai clinique du projet Near Infra Red (NIR) pour ralentir l'évolution de la maladie de #Parkinson par neuroillumination avec l'opération réussie d'un premier patient à #Clinatec #Grenoble
— Université Grenoble Alpes (@UGrenobleAlpes) April 12, 2021
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Le dispositif testé par les médecins et les chercheurs vise à stimuler la substance noire du cerveau grâce à une sonde lumineuse. Chez les personnes atteintes de Parkinson, c’est cette zone qui est touchée par la dégénérescence des neurones. "Contrairement aux thérapies actuelles qui limitent temporairement les symptômes sans affecter la dégénérescence des neurones, la lumière pourrait potentiellement arrêter la dégénérescence de ces neurones. Ainsi, cette approche thérapeutique pourrait ralentir la perte des fonctions motrices des patients et leur autonomie" explique le CEA dans un communiqué.
Des vertus inexpliquées
Après dix ans d’études sur les malades animaux, cette technologie semble efficace. Sans que l’on sache encore précisément comment, les lumières infrarouges interagissent avec les neurones et limitent la dégénérescence de la substance noire.
Avec cet essai qui devrait durer 4 ans, l’enjeu est de savoir si la neuroillumination sera aussi efficace sur les humains. "Pour illuminer cette zone du cerveau, nous devons y implanter une sonde. Cette dernière recevra la lumière laser grâce à un petit générateur implanté à la surface du crâne, explique Stephan Chabardes, responsable de l’essai clinique et professeur universitaire à Grenoble. L’idée serait de traiter les personnes en tout début de maladie, pour limiter au plus vite ses effets sur le cerveau".
Un patient opéré avec succès
La première implantation de sonde lumineuse a été réalisée avec succès le 24 mars dernier. L’opération a duré six heures. Pour son protocole de recherche, l’équipe médicale recherche encore 13 patients atteints de la maladie de Parkinson, âgés de moins de 65 ans et diagnostiqués depuis moins de 2 ans.
Pour collaborer à cet essai clinique et faciliter le recrutement de ces patients, d’autres centres hospitaliers ont rejoints le dispositif comme les Hospices Civils de Lyon, l'Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille et l'Hôpital Henri Mondor de Créteil.