Après l'annonce par Emmanuel Macron de la dissolution de l'Assemblée nationale, Eric Piolle soutient l’union de la gauche, seul rempart selon lui à une éventuelle victoire du Rassemblement national. Un point de vue partagé par le député Insoumis de la Savoie, Jean-François Coulomme.
Le maire écologiste de Grenoble, Eric Piolle, ne mâche pas ses mots. Après l'annonce par Emmanuel Macron de la dissolution de l'Assemblée nationale, dimanche 9 juin, au soir des élections européennes, l'édile appelle à l'union de la gauche face aux scores inédits du Rassemblement national.
"Le président est un parieur, il fait le pari que les gens auront peur et qu’ils voteront alors pour lui non par conviction mais par opposition à l’extrême droite. Sinon, il se retrouvera dans la situation de la reine d’Angleterre, à ne plus pouvoir agir pendant les trois ans de mandat qu’il lui reste. C'est une prise de risque extrême", estime Eric Piolle, par téléphone, depuis le taxi qui le conduisait dans les studios de franceinfo.
"Il est habitué de ces paris, ajoute l'élu, comme lorsqu’il annonce l’envoi possible de soldats français en Ukraine pour détourner l’attention de la crise agricole. Mais il faut se rappeler des conditions de l’arrivée de l’extrême droite, au pouvoir, dans les années 1930. Ce n’était pas un coup d’Etat."
"Un coup de tonnerre"
Pour Eric Piolle, la gauche doit donc retrouver de toute urgence le chemin du dialogue et de l’alliance et appelle "à reformer l’union de la gauche et des écologistes". Un constat partagé par Jean-François Coulomme, député La France insoumise de la Savoie : "Le PS, le PCF et les Verts ont démoli la Nupes. Il faut la reconstruire. Nous n’avons pas d’autre choix".
Le parlementaire, en ce dimanche soir, ne cachait pas sa surprise. Voire une forme de sidération. "C’est un coup de tonnerre, on ne peut pas dire autre chose, concède M. Coulomme. Cette dissolution, c’est un caprice présidentiel qui, voyant que son jouet n’a pas fonctionné, le casse. C’est un risque énorme qu’il fait prendre au pays. Dissoudre, c’est un choix hasardeux."
Eric Piolle, comme Jean-François Coulomme, disent "ne pas craindre les votes populaires". Mais après plus de huit mois de divisions, à la suite d’une campagne européenne menée en ordre dispersé et qui laissera des traces, il est peu probable que la gauche puisse retrouver facilement la voie de l’union.