La direction de l'école musulmane Philippe Grenier d'Echirolles, en Isère, a annoncé vouloir porter plainte contre le ministre de l'Education nationale après que ce dernier a qualifié l'établissement de "salafiste". Mais Jean-Michel Blanquer persiste dans ses propos.
"Une école d’inspiration salafiste m’attaque en diffamation pour l’avoir qualifiée ainsi et pour procéder à sa fermeture" : le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a maintenu, sur Twitter, ses accusations visant l'école musulmane Philippe Grenier d'Echirolles, ce mardi 30 avril.Ses lui valent déjà une menace de plainte en diffamation par cet établissement isérois, pour l'avoir notamment qualifié "d'inspiration salafiste". "Ma priorité est de protéger les enfants. Les élèves de cette école seront rescolarisés dans d'autres écoles de Grenoble dès cette semaine", a poursuivi le ministre dans ce tweet.
Une école d’inspiration salafiste m’attaque en diffamation pour l’avoir qualifiée ainsi et pour procéder à sa fermeture.
— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) 30 avril 2019
Ma priorité est de protéger les enfants.
Les élèves de cette école seront rescolarisés dans d’autres écoles de Grenoble dès cette semaine.
Cette école, qui porte le nom du premier député musulman en France, a annoncé, lundi, son intention de porter plainte auprès de la Cour de Justice de la République contre Jean-Michel Blanquer. Ce dernier avait annoncé, le 11 avril sur France Inter : "Je viens de prendre la décision, sur les bases juridiques et concrètes que j'avais, de fermer une école d'inspiration salafiste dans l'académie de Grenoble".
L'école se défend d'être salafiste, estimant que c'est à la justice de décider de la fermeture d'un établissement scolaire, et non au ministre. Celle-ci a été condamnée à fermer le 12 février par le tribunal correctionnel de Grenoble, en raison de la "qualité insuffisante de l'enseignement". Elle continue malgré tout de fonctionner, le jugement n'ayant pas été assorti de l'exécution provisoire. Le procès en appel a été fixé au 1er juillet.
Le ministère accélère
Pourtant, le ministère semble vouloir aller vite. Il a souligné, lundi, que les familles avaient été mises en demeure de changer leurs enfants d'école, dès le 4 avril, et que celles-ci feront "systématiquement" l'objet d'un signalement au procureur de la République si elles n'obtempèrent pas.
"Certaines familles ont déjà pris contact" pour changer leur enfant d'école, a indiqué Aymeric Meiss, le directeur de cabinet de la rectrice d'académie. "Tout a été fait, tout est prêt" pour faciliter ce changement, a-t-il dit, et "tout enfant [de l'école Philippe Grenier] a une place qui l'attend".
"Notre angle, a-t-il poursuivi, est la sécurité de l'enfant : il faut les protéger, notre credo est la transmission des valeurs de la République et la qualité de l'instruction fournie". Interrogé sur le fait que le jugement du tribunal a fait l'objet d'un appel et ira peut-être jusqu'en cassation avant d'être définitif, Aymeric Meiss a répondu : "Il y a urgence, pour un enfant de six ans on ne peut attendre trois ans" et l'extinction des recours.