"Elles sont poussées à la démission" : des femmes de ménage en grève à Grenoble contre des mutations imposées

Des femmes de ménage, employées par le groupe Elior-Derichebourg, sont en grève à Grenoble depuis le vendredi 23 février contre des mutations contre leur volonté.

"Elles n'ont jamais eu de cadeau. Elles n'en feront pas non plus. Elles sont déterminées, ça continuera jusqu'à la victoire." Depuis ce vendredi 23 février, des femmes de ménage sont en grève à Grenoble contre des mutations imposées par leur employeur, la société Elior-Derichebourg.

Ce mercredi, nombre d'entre elles étaient mobilisées devant le centre des finances publiques, avec l'appui de la CGT-Nettoyage. Et ce pour un deuxième jour de suite de rassemblement : "Ce qui est exaspérant, c'est que vendredi soir, il y a eu des premières lettres qui sont tombées avec des mutations d'office. C'est-à-dire que dans une semaine, certaines devraient aller dans un Ehpad, d'autres au CHU. C'est fait sans formation et sans aucune discussion. Derrière, il est aussi question de suppressions d'emplois dans des sites concernés", indique Chantal Gomez, pour le syndicat CGT.

En fin de semaine dernière, plus d'une dizaine d'entre elles ont reçu un courrier recommandé, avec un nouveau lieu de travail indiqué à partir du lundi 4 mars. Certaines sont spécialisées dans le nettoyage de bureaux administratifs, mais n'ont aucune formation pour travailler dans des établissements de santé.

Elles "se saignent depuis 20 ou 30 ans"

Outre ces mutations, Chantal Gomez insiste sur le manque de considération de leur employeur envers ces femmes de ménage : "Celles qui restent en place sont surchargées de travail. Elles sont souvent obligées d'avoir deux voire trois employeurs pour toucher un Smic, explique-t-elle. Ce sont des femmes qui se saignent depuis 20 ou 30 ans sur ces sites. En plus, elles ont travaillé pendant le Covid, elles ont été sur tous les fronts, mais n'ont même pas eu une prime Covid."

"C'est d'une violence comme pas possible. La plupart des femmes qui travaillent ont plus de 50 ans, elles sont parfois seules avec des enfants scolarisés et parfois handicapés. J'en fais partie, j'ai un enfant handicapé. La plupart ne sont pas véhiculées... Toute leur vie tourner autour des heures qu'elles effectuent dans ces organisations-là", explique Abla, cheffe d'équipe chez Elior.

Elle évoque un contrat de travail, que certaines ont refusé de signer il y a trois ans, pour ne pas subir ces mutations : "Le but de ces mutations, c'est de faire partir les gens d'eux-mêmes. Certaines d'entre elles, si elles se mettent sur un Ehpad, elles vont tenir deux ou trois mois avant de partir. Elles sont poussées à la démission alors qu'elles travaillent depuis 30 ans."

"On n'est pas des pions", conclut Abla. Toutes demandent le "retrait complet du projet", ainsi que le paiement des jours de grève, "car ils ont forcé ces femmes à faire grève". Contactés, les services d'Elior n'ont pas répondu au moment de la publication de cet article.

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