Plus de 300 pièces de costumes à terminer d'ici le 1er avril pour des élèves du lycée Argouges de Grenoble. Des costumes qui iront porter les couleurs des petites mains de l'établissement pour Cabaret, le prochain spectacle de la Fabrique Opéra, sur la scène du Summum.
Ambiance ruche, concentration et ébullition dans les ateliers des classes BTS métiers de la mode et du vêtement (MMV) du lycée Argouges de Grenoble.
C'est une tradition. Chaque année, à la fin de l'hiver, la Fabrique Opéra embarque dans son sillage les talents et compétences des élèves des sections MMV de cet établissement.
Il s'agit de fabriquer, en temps et en heure, les quelque 300 costumes de cet opéra coopératif. Hormis l'interlude Covid qui a privé l'agglomération de ce grand rendez-vous participatif, l'aventure dure depuis 2007 sous l'impulsion du chef d'orchestre Patrick Souillot.
Cette année, c'est reparti, avec un défi : la nouvelle création est une comédie musicale, le célèbre Cabaret, avec des costumes encore plus techniques qui devront être beaux, solides et permettre aux chanteurs de danser.
Si les choristes sont habillés en prêt-à-porter avec des tailles et des retouches, les solistes et les danseurs portent des costumes sur-mesure. Les prototypes ont été réalisés tout au long de l'année par les élèves avec, en point d'orgue, des essayages.
Ce matin-là, devant notre caméra, sous l'œil des enseignantes, les élèves redessinent et modifient des patrons après le passage des danseuses. Dans un coin de l'atelier, le metteur en scène Philippe Arlaud et le chef d'orchestre Patrick Souillot examinent des échantillons de Lycra pour décider la teinte exacte à retenir.
Un étage plus haut, des solistes débarquent pour enfiler leur future tenue de scène. Silhouette gracile et port de reine, Lisa Lantéri alias "Frau Kost" se glisse dans un justaucorps noir et rouge, ajusté au plus près par des lacets qui sculptent sa taille.
Comme des papillons autour de l'artiste, les jeunes couturières ajustent, inspectent et réfléchissent. "Ca grigne, estime Chantal, l'enseignante qui participe à l'aventure depuis les débuts. C'est un peu juste donc ça plisse. Il faut gagner un peu, je pense, mais on est sur la bonne voie."
Lisa, elle, est ravie. "C'est confortable, dit elle en pirouettant sur place. Je me sens bien et j'ai l'impression de rentrer dans mon rôle."
Plus loin, on ajuste un pantalon, une taille qui baille un peu. Mais l'ensemble respire la détermination sereine de ce compte à rebours enclenché.
Le 1er avril, tous en scène, au Summum de Grenoble avec Cabaret, l'opéra coopératif de la Fabrique Opéra.