400 étudiants n'ont pas pu passer leurs partiels ce mercredi 9 mai 2018 sur le campus de Grenoble. Le bâtiment dans lequel devait se tenir l'examen a été à nouveau bloqué par des opposants à la réforme de l'université.
Les examens de plus de 400 étudiants ont été annulés ce mercredi 9 mai 2018 à l'Université de Grenoble Alpes (UGA), alors que des opposants à la réforme bloquaient l'accès au bâtiment, a-t-on appris de source concordantes.
Une "soixantaine" de bloqueurs étaient présents avant 07H00 devant le lieu des partiels de Sciences humaines et sociales, selon un communiqué de la direction de l'UGA. Un vote "spontané" de 250 étudiants devant plancher s'est exprimé "en faveur du maintien des examens" et "leurs professeurs ont aussi pris l'initiative d'accompagner cette décision". "Les bloqueurs ont décidé de maintenir le blocage", a regretté la direction.
Pour un membre du syndicat étudiant Unef, le scénario de l'annulation est différent: "Des professeurs, choqués des violences policières de lundi, ont estimé que les partiels ne pouvaient pas se tenir sous présence policière et ont refusé de surveiller leurs épreuves".
Entre une vingtaine et une trentaine de CRS et policiers de la BAC étaient présents, "en réserve", mercredi matin, "et ils ne sont pas intervenus", a-t-on appris auprès de la police.
L'étudiant interpellé après les affrontements de lundi est sorti de garde à vue et fait l'objet d'une convocation devant le tribunal de Grenoble le 27 septembre pour violence sur agent de la force publique, a-t-on précisé de même source.
Sur le campus en début d'après-midi, l'accès aux examens délocalisés d'une centaine d'étudiants en langues étrangères a été "perturbé par des bloqueurs" mais "cette fois-ci, les étudiants ont pu accéder au bâtiment grâce à un filtrage par liste d'émargement tenu par des agents de sécurité", a précisé Patrick Lévy, président de l'UGA dans le même communiqué.
L'organisation, il y a deux semaines, d'une consultation par voie électronique des étudiants et personnels de l'UGA avait recueilli une large majorité des près de 10.000 votants en faveur de la tenue des examens. L'UGA accueille 45.000 étudiants.
Une polémique est née sur la légalité de la procédure, une organisation locale représentative d'étudiants -- la Licorne -- accusant M. Lévy d'avoir menti quant à sa déclaration à la CNIL. Le numéro d'inscription mentionné par ce dernier renvoie à une "déclaration du Grand Orient de France de 2004 pour une liste de diffusion", a raillé la Licorne.
La direction a expliqué que "l'expression de la formule +déclaration CNIL+ pouvait être source d'ambiguïté pour des personnes peu averties": l'UGA ayant un correspondant informatique et liberté (CIL), l'enregistrement de la consultation devait se faire à son niveau et non à la Commission nationale elle-même.