Des perquisitions ont été menées dans les locaux du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) de l'Isère ce mercredi dans le cadre d'une enquête pour "homicide involontaire" ouverte après le suicide d'un pompier professionnel en 2021.
Trois ans après le suicide d'un sergent-chef des sapeurs-pompiers, des perquisitions ont été menées dans les locaux du Service départemental d'incendie et de secours de l'Isère (Sdis 38). Plusieurs personnes ont par ailleurs été auditionnées, dont certaines en garde à vue, indique le procureur de la République de Grenoble Eric Vaillant ce jeudi 30 mai, confirmant une information du Dauphiné Libéré.
Ces actes ont été menés "sur commission rogatoire de deux juges d’instruction", ajoute M. Vaillant, dans le cadre d'une enquête ouverte pour "homicide involontaire". Une plainte contre X avait été déposée de ce chef le 3 juin 2022 par trois syndicats du Sdis 38 (Sud, CGT et SA SPP-PATS) à la suite du suicide du sergent-chef Cyrille Minard, le 8 février 2021, à l'âge de 45 ans. Des perquisitions ont été menées mercredi matin, selon le quotidien régional, dans les locaux de la direction du Sdis à Fontaine ainsi qu'à la caserne de Pont-de-Chéruy, où il était en poste.
"La plainte pour homicide involontaire est un choix assumé de notre part. Les alertes répétées sur l'état de santé de Cyrille n'ont jamais été prises en compte par le service. Personne ne s'est occupé de lui", regrette Manuel Coullet, délégué syndical Sud au Sdis 38, syndicat dont Cyrille Minard a été le cofondateur.
"Management pathogène"
Le sapeur-pompier professionnel, en conflit avec sa direction, était en arrêt maladie pour une grave dépression lorsqu'il s'est donné la mort à son domicile. Le tribunal administratif de Grenoble a jugé, en 2022, qu'il existait "un lien direct entre la maladie de M. Minard et le service", ce que le Sdis n'avait à l'époque pas reconnu.
La procédure devant la justice administrative, engagée par Cyrille Minard, a été reprise par son épouse après sa mort. Son suicide serait, selon les trois syndicats à l'origine de la plainte, le résultat d'un "management pathogène" au sein du Sdis 38. L'enquête se poursuit donc pour établir d'éventuelles responsabilités pénales dans le décès du pompier.
"On attendait que notre plainte soit traitée, donc nous sommes satisfaits de ces avancées pour la mémoire de Cyrille", ajoute Manuel Coullet. Contactée par France 3 Alpes, la direction du Sdis 38 n'a pas souhaité commenter cette enquête en cours.