Environnement : à Grenoble, l'abattage de quinze arbres fait polémique

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Le collectif Vivre à Grenoble conteste la nécessité d'abattre 15 arbres dans la rue Aimon-de-Chissé, quartier île verte. Les riverains peinent aussi à comprendre cette décision, que la ville de Grenoble justifie par la sécurité. ©Candice ANTIGA / Jérôme DUCROT / Sophie VILATTE / France 3 Alpes

La mairie de Grenoble veut abattre une quinzaine de peupliers situés rue Aimon-de-Chissé, dans le quartier de l'île verte. Des riverains et le collectif Vivre à Grenoble contestent cette décision.

Le paysage de la rue Aimon-de-Chissé, dans le quartier de l'île verte à Grenoble, devrait changer dans les semaines à venir. La ville de Grenoble a décidé de couper quinze des 25 peupliers qui bordent la chaussée, le long du mur du cimetière Saint-Roch. Cependant, certains riverains et le collectif Vivre à Grenoble s'opposent à cette décision. Une action en justice pourrait être envisagée.

La ville plaide la sécurité

"C'est un projet de longue date de la métropole de renouveler ces arbres, car on est sur des peupliers italiens, qui génèrent beaucoup de bois mort, des branches qui tombent facilement, explique Gilles Namur, maire adjoint en charge des espaces publics et de la biodiversité (EELV). Donc, pour la sécurité des gens, la sécurité des enfants car nous sommes devant une école, celle des gens qui fréquentent le cimetière, on est obligés de tailler massivement ces arbres chaque année."

Ces élagages annuels représenteraient, d'après l'élu, un entretien important pour la collectivité. La forme longiligne des peupliers n'apporterait, en outre, pas assez d'ombre à la rue, "qui, en plus, a vocation à être massivement végétalisée", ajoute Gilles Namur.

Ça a été massivement expliqué, depuis plusieurs années...

Gilles Namur, adjoint à la ville de Grenoble en charge des espaces publics et de la biodiversité (EELV)

FTV

Le projet de réaménagement de cette rue remonte à plusieurs années, l'Union de quartier de l'île verte l'évoque en effet depuis 2019. Mais la municipalité aurait attendu le mûrissement du projet porté par des parents d'élèves et les habitants afin de pouvoir réaliser la coupe et les aménagements sur la même période.

Chaque arbre coupé serait remplacé avec des essences d'arbres plus diversifiées qu'actuellement : tilleuls, ormes, charmes, chênes, châtaigniers et hêtres devraient, entre autres, faire leur apparition.

L'élu ne comprend pas la polémique : "ça a été massivement expliqué, depuis plusieurs années, à l'Union de quartier, aux habitants, tous ceux qui ont été informés ont compris".

"C'est un peu tragique"

Certains habitants ont dû passer entre les mailles du filet de la municipalité : "Je n'étais pas au courant, s'étonne un riverain au pied des arbres. Il paraît qu'ils étaient malades, apparemment, j'ai vu plusieurs personnes taper dessus pour vérifier... Ça ne m'arrange pas trop, j'habite ici, ça me fait vachement d'ombre, ça me fait du bien. S'ils les abattent ça va être vide, c'est dommage".

"Il faut faire une pétition, le dire à tous les voisins !" renchérit un autre passant.

Michel Vernerey, membre du collectif Vivre à Grenoble, a quant à lui "appris l'abattage de ces arbres un peu par hasard. On a dit qu'on allait partir sur une action, on a écrit un texte. On ne peut pas laisser dire que l'on peut couper des arbres, c'est vital. C'est pourtant ce que dit Gilles Namur, notre délégué à la nature, c'est un peu tragique".

Vers une action en justice ?

Le collectif a donc démarché la mairie, mais ses membres semblent dubitatifs vis-à-vis des raisons de l'abattage présentées par les élus.

"On n'est pas méfiants de nature, mais on a des vieux routiers de la politique dans notre bureau et ils ont dit qu'on était en train de se faire enfumer, relate Michel Vernerey. Qu'on nous donne des raisons valables d'abattre ces arbres ! Le problème c'est que tous les arguments qu'on nous a donnés ne tiennent pas : ils sont en bon état sanitaire, ils font de l'ombre, on l'a sous les yeux, elle traverse la rue. Il n'y a pas de danger. On ne comprend pas. S'ils ne nous donnent pas d'autres justifications, on ne voit pas d'autre possibilité que d'aller demander à la justice."

Michel Vernerey évoque la possibilité de mobiliser la justice, mais aucune procédure n'a été formellement engagée par le collectif pour l'heure. Les arbres, eux, devraient être abattus dans le courant du mois d'août.

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